Quatre des cinq suspects en garde à vue depuis quatre jours pour une fusillade mortelle dans un quartier populaire de Bordeaux, ont été déférés jeudi au parquet et devaient être présentés à un juge en vue de mises en examen pour meurtre et tentatives de meurtre en bande organisée, avec une détention provisoire requise, a indiqué le parquet.
Cinq jeunes de 18 à 21 avaient été interpellés après la fusillade à l'arme automatique, qui a fait un mort samedi soir, un adolescent de 16 ans, et quatre blessés, sur fond de rivalités entre cités.
Les cinq mis en cause ont contesté toute implication dans la fusillade lors de leurs auditions en garde à vue, a précisé le parquet.
Toutefois, l'enquête de la police judiciaire de Bordeaux et des analyses techniques "ont permis de réunir des éléments graves et concordants" contre quatre d'entre eux.
Le cinquième individu "a été remis en liberté faute d'élément probant", a précisé le parquet, qui requiert le placement en détention provisoire des quatre personnes déférées.
Outre les chefs de meurtre et tentatives de meurtre en bande organisée, l'ouverture de l'information judiciaire doit également porter sur le chef de participation à une association de malfaiteurs en vue de la préparation d'un crime.
Samedi vers 22H50, un groupe de jeunes qui se trouvait sur une placette au coeur des Aubiers, quartier d'environ 3.500 habitants dans le nord de Bordeaux, avait été la cible de tirs en rafale à l'arme automatique depuis un véhicule passant à leur hauteur.
Les pompiers avaient secouru un adolescent de 16 ans grièvement blessé, qui est décédé peu après au CHU de Bordeaux. Trois adolescents de 13 à 16 ans et un homme de 35 ans avaient été blessés et hospitalisés.
Selon l'avocat des parents de la jeune victime, l'adolescent tué était "un enfant qui n'avait absolument pas de problèmes", "scolarisé en seconde professionnelle", "un ado comme les autres, avec sa passion du football, avec des copains, parfois la console, et rien de plus".
"Ce n'est pas quelqu'un qui avait tendance à être oisif ou à rester dans les cages d'escalier", a-t-il expliqué à l'AFP, "et son seul petit plaisir dernièrement, funeste plaisir, c'était de se réunir au bas de son immeuble avec ses copains, notamment Guyllain, qui tenait un petit stand de pâtisseries et de boissons."
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