La juge d'instruction rendra sa décision début février concernant le renvoi ou non du Chilien Nicolas Zepeda devant la cour d'assises du Doubs pour l'assassinat de l'étudiante japonaise Narumi Kurosaki en 2016 à Besançon, a indiqué mardi le procureur.
A l'occasion de plusieurs auditions depuis son extradition du Chili et sa mise en examen en juillet dernier, le suspect a "réaffirmé qu'il était totalement étranger à la disparition de mademoiselle Kurosaki, et il se dit persuadé qu'elle était toujours en vie", a indiqué le procureur de la République de Besançon, Etienne Manteaux, lors d'une conférence de presse.
Le magistrat a requis lundi la mise en accusation de l'ancien petit ami de Narumi devant la cour d'assises du Doubs pour "avoir volontairement donné la mort, de manière préméditée," à l'étudiante japonaise de 21 ans dont le corps n'a jamais été retrouvé.
Il s'appuie notamment sur "énormément de données techniques", sa téléphonie, la géolocalisation de son véhicule de location, ses achats par carte bancaire, et sur "des témoignages de proches qui viennent mettre en défaut la version de M. Zepeda".
"Ces éléments ont fini de me convaincre de demander de le renvoyer pour assassinat", a ajouté M. Manteaux qui a trouvé "ses remarques et explications peu convaincantes".
Le magistrat a retenu la préméditation car selon lui, "dès le mois de novembre" 2016 le Chilien "prépare un trajet qui va le mener directement à Besançon" avec pour "objectif central de venir rencontrer mademoiselle Kurozaki".
La géolocalisation de sa voiture montre également qu'il semble repérer les lieux où il se serait débarrassé du corps, dans une forêt du Jura, selon les enquêteurs de la police judiciaire.
M. Zepeda conteste cette version, assurant avoir rencontré Narumi à Besançon "par hasard", alors qu'il était en Europe pour "visiter des universités et rendre visite à son cousin en Espagne".
"La juge d'instruction rendra sa décision dans les tous premiers jours de février 2021", ce qui "peut permettre d'envisager, s'il y a une décision de renvoi, un procès de M. Zepeda à l'automne 2021", a indiqué le procureur.
Ce procès s'annonce "complexe à organiser" avec la traduction des débats en japonais et en chilien, a-t-il prévenu.
Le Chilien de 29 ans encourt la réclusion criminelle à perpétuité.
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