L'ex-chef de l'Etat Nicolas Sarkozy doit être jugé à partir de mercredi pour financement illégal de sa campagne présidentielle de 2012: voici les principales dates de l'affaire Bygmalion.
- Révélation de l'affaire -Le 27 février 2014, Le Point affirme qu'Event and Cie, filiale de la société de communication Bygmalion fondée par deux proches du président de l'UMP, Jean-François Copé, aurait surfacturé au parti des prestations pendant la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy en 2012, empochant "au moins 8 millions d'euros" hors appel d'offres.
Le 5 mars, le parquet de Paris ouvre une enquête préliminaire.
- La campagne Sarkozy mise en cause - Le 26 mai, par la voix de son avocat, Me Patrick Maisonneuve, Bygmalion admet avoir "indûment" facturé à l'UMP des prestations qui auraient dû être imputées aux comptes de campagne de Nicolas Sarkozy en 2012. L'avocat évoque un système créé "à la demande de l'UMP" pour "éviter des dépassements" probables des comptes de campagne du président-candidat.
Parlant de "fausses factures" puis de "vraies fausses factures", il estime à "plus de dix millions d'euros" les sommes litigieuses.
L'ex-directeur adjoint de la campagne de Nicolas Sarkozy, Jérôme Lavrilleux, reconnaît sur BFMTV que des prestations fournies par Bygmalion ont été indûment facturées à l'UMP.
- Début de l'instruction -Le 27 juin, l'enquête est confiée aux juges d'instruction Serge Tournaire et Renaud van Ruymbeke.
Le 21 septembre, Nicolas Sarkozy, qui fait son retour en politique après sa défaite de 2012, affirme qu'il a "appris le nom de Bygmalion longtemps après la campagne présidentielle".
Le 1er octobre, trois anciens dirigeants de Bygmalion, dont ses fondateurs Guy Alvès et Bastien Millot, sont mis en examen. Devant le juge, Guy Alvès a confirmé sa participation à une vaste fraude permettant de maquiller les comptes de campagne.
Le 15 juin 2015, Jérôme Lavrilleux est mis en examen, notamment pour complicité de financement illégal de campagne électorale.
- Sarkozy se défend -Le 4 septembre 2015, Nicolas Sarkozy, désormais président des Républicains (ex-UMP), est entendu par la police. Selon une source proche du dossier, il qualifie de "farce" l'idée d'un dérapage financier de sa campagne présidentielle. Il "ne (met) pas en doute l'existence d'un système de fausses factures" entre l'UMP et Bygmalion, mais affirme que ni lui ni ses collaborateurs "n'(ont) pu en être informés".
Le 14 octobre, Jérôme Lavrilleux déclare que les comptes de campagne de M. Sarkozy ont "débordé de tous les côtés" et reproche à l'ancien président de ne pas "assumer" ses responsabilités dans le système de fausses factures.
- Mise en examen et renvoi en correctionnelle -Le 16 février 2016, Nicolas Sarkozy est mis en examen.
Le 3 février 2017, le juge Serge Tournaire renvoie M. Sarkozy en correctionnelle pour financement illégal de campagne électorale.
L'ex-chef de l'Etat ne sera pas jugé pour le système de fausses factures au coeur de la fraude, mais pour avoir dépassé le seuil légal de dépenses électorales de plus de 20 millions d'euros.
Treize autres mis en examen (cadres de l'ex-UMP, responsables de l'équipe de campagne, anciens dirigeants de Bygmalion) sont également renvoyés devant le tribunal.
- Rejet des recours -Le 25 octobre 2018, la cour d'appel de Paris confirme le renvoi de M. Sarkozy en correctionnelle. Des recours sont rejetés par le Conseil constitutionnel, puis par la Cour de cassation en 2019.
Le procès doit s'ouvrir mercredi et durer jusqu'au 15 avril devant le tribunal correctionnel de Paris. L'un des prévenus, Jérôme Lavrilleux, a toutefois demandé un renvoi car son principal avocat, atteint du Covid-19, ne pourra pas être présent.
doc-paj/ber/alv/lbx/dlm