Les deux élections législatives partielles prévues début avril dans le Pas-de-Calais et à Paris sont reportées en raison de la pandémie de Covid-19 et auront lieu "dès que la situation sanitaire le permettra", annonce le gouvernement dans un décret publié mardi au Journal officiel.
"En raison de la situation sanitaire, il n'est pas possible d'organiser les opérations électorales dans des conditions satisfaisantes", ont tranché le Premier ministre Jean Castex et le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin. "Ces deux élections partielles seront organisées dès que la situation sanitaire le permettra."
Le décret paru mardi abroge celui du 18 février qui convoquait les électeurs pour les deux élections législatives prévues les 4 et 11 avril après les démissions des députés George Pau-Langevin et Ludovic Loquet.
Dans le Pas-de-Calais, M. Loquet avait démissionné de son mandat en septembre pour pouvoir rester maire après avoir remplacé l'élue LREM Brigitte Bourguignon, dont il était le suppléant, quand elle a été nommée en juillet ministre déléguée chargée de l'Autonomie. C'est la troisième fois que cette élection est reportée.
A Paris, la socialiste George Pau-Langevin avait elle démissionné en novembre afin de devenir l'adjointe de la Défenseure des droits Claire Hédon.
Le taux d'incidence de l'épidémie de Covid-19 sur sept jours glissants pour 100.000 habitants dans ces deux départements est parmi les plus élevés de France, selon Santé publique France: 543 à Paris, 547 dans le Pas-de-Calais, selon les derniers chiffres.
"Encore un exemple du manque d'anticipation de la crise sanitaire par ce gouvernement", a déploré sur Twitter François-Marie Didier, le candidat LR à Paris.
"Cette annulation unilatérale des élections législatives est un mauvais précédent inquiétant", a réagi dans un communiqué Danielle Simonnet, candidate LFI pour succéder à Mme Pau-Langevin.
"Non seulement ce gouvernement est incapable d'engager une réelle planification sanitaire, mais aucune confiance ne peut lui être accordée pour protéger nos prérogatives souveraines, notre droit collectif à décider, par la voie des élections, des politiques publiques à mettre en oeuvre", a-t-elle ajouté.
Plusieurs candidats ont indiqué avoir été approchés pour connaître leurs avis sur les dates de report possible. Selon Antoinette Guhl, la candidate EELV à Paris, trois dates ont été avancées: les 16 et 23 mai, 23 et 30 mai ou 30 mai et 6 juin.
Cette dernière date était "la dernière fenêtre de tir possible" selon Faustine Maliar, candidate LR dans le Pas-de-Calais.
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