Le Pakistan va autoriser des importations limitées de sucre, coton et blé d'Inde, un effort visant à limiter une inflation rampante, et signalant un réchauffement des relations entre les deux pays.

Les autorités ont annoncé mercredi que des permis seraient accordés pour l'importation d'un demi-million de tonnes de sucre, geste visant à réduire le prix de la denrée de jusqu'à 20% en vue du mois de jeûne du ramadan où elle est très demandée.

Trois millions de tonnes de blé pourront aussi être importées, ainsi qu'une quantité encore inconnue de coton et de laine.

L'économie pakistanaise est en lambeaux, une situation qui a encore empiré avec la troisième vague de la pandémie de coronavirus, et des mesures de confinement partielle à travers le pays.

Islamabad a interrompu le commerce et les relations diplomatiques avec l'Inde en 2019 quand Delhi avait révoqué le statut de semi-autonomie du Cachemire indien.

Les deux pays ont alors retiré leurs principaux diplomates, et le personnel consulaire a été rappelé ou bien expulsé.

Depuis, les relations sont restées froides, mais des signes récents de rapprochement ont été notés, comme des lettres échangées entre le Premier ministre indien Narendra Modi et son homologue pakistanais Imran Khan, ou encore une reprise des discussions cette semaine au sujet de l'utilisation des ressources issues de l'Indus, fleuve qui coule dans les deux pays.

Bloomberg a rapporté la semaine dernière que les Émirats arabes unis ont aidé à la mise en place d'une ligne de communication secrète entre l'Inde et le Pakistan.

Lors d'une conférence de presse mercredi, le ministre pakistanais des Finances Hammad Azhar a annoncé que le gouvernement avait pris la décision de rouvrir les échanges commerciaux avec l'Inde "dans l'intérêt du peuple".

"L'interruption du commerce avec l'Inde était une décision émotionnelle, et aujourd'hui, la reprise de ces échanges est poussée par des raisons économiques", a commenté auprès de l'AFP Farrukh Saleem, un économiste et analyste politique.

M. Azhar n'est entré en fonction que mardi, après le renvoi de son prédécesseur par M. Khan.

Par ailleurs, le Fonds monétaire international (FMI) a relancé un programme de sauvetage financier de 6 milliards de dollars pour le Pakistan, qui avait été mis en pause après le déclenchement de la pandémie.

Le Pakistan a dans la foulée pu faire sa première incursion depuis près de cinq ans sur le marché obligataire mondial.

Le pays a une dette d'environ 114 milliards de dollars, représentant plus de 85% de son produit intérieur brut.

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