L'intersyndicale du groupe Suez, menacé par une OPA de son concurrent Veolia, a annoncé mardi qu'elle avait sollicité directement Emmanuel Macron "en tant qu'arbitre" pour lui demander d'aider à trouver "une solution par le haut pour l'ensemble des parties prenantes".
"Monsieur le président de la République, parce que le règlement effectif de l'OPA ne s'achèvera qu'en mai 2022, et que nous souhaitons éviter un conflit social dur, nous nous en remettons à vous en tant qu'arbitre, capable de trouver le chemin qui rassurera les salariés et aboutira à une solution par le haut pour l'ensemble des parties prenantes", écrit l'intersyndicale dans un courrier remis par porteur à Emmanuel Macron le 15 mars.
Les syndicalistes du géant du traitement de l'eau et des déchets lui "réitèrent" également leur demande pour le rencontrer le plus rapidement possible.
"Nous vous sollicitons comme l'ultime recours pour mettre fin à ce conflit de destruction de valeur, pour travailler à une sortie de conflit", poursuivent-ils.
Les salariés de Suez, "à qui vous avez rendu un vibrant hommage, sont devenus aujourd'hui les variables d'ajustement d'une opération de casse sociale et de destruction de valeur sans précédent, malheureusement sous le regard passif et fuyant de l'Etat", regrette encore l'intersyndicale.
"Le projet de Veolia est funeste en ce qu'il ne porte aucun projet industriel solide et durable pour Suez en France et à l'international", estiment encore les organisations syndicales en vantant une concurrence "saine et stimulante" pour l'innovation plutôt que la "course à la taille".
"Notre mobilisation sociale contre cette OPA continuera le temps qu'il faudra, car nous ne nous résignerons pas à voir supprimer 4.000 à 5.000 emplois en France, et au moins autant à l'échelle mondiale", préviennent-elles.
Les deux groupes sont en conflit ouvert depuis de longs mois, Suez usant de tous les recours judiciaires possibles pour éviter d'être avalé par son concurrent, désireux de former un champion mondial des services à l'environnement.
En octobre, Veolia a acquis auprès d'Engie 29,9% du capital de Suez, déclenchant ainsi les hostilités avant de se lancer à l'assaut du reste via une OPA hostile.
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