Le gouvernement a procédé à une réorganisation territoriale de la sécurité publique et de la police judiciaire avec la création au 1er janvier pour chacun de ces domaines d'un directeur pour chaque zone, venant télescoper le "Beauvau de la sécurité" et le livre blanc.
Il est prévu la création de directions zonales de la sécurité publique (DZSP). Chaque directeur, nommé par le ministre de l'Intérieur, est placé sous l'autorité du préfet de la zone de défense et des préfets de département, sauf dans les Bouches-du-Rhône, où il est placé sous l'autorité du préfet de police.
Cette réorganisation territoriale a fait l'objet de décrets parus au Journal officiel des 30 et 31 décembre.
Pour la police judiciaire, il est créé des directions zonales voulues adaptées "tant aux bassins de criminalité qu'aux différents interlocuteurs dans le cadre de la lutte contre la criminalité et la délinquance organisée sur le territoire national".
Paris et sa petite couronne ne sont pas concernés. L'organisation autour de la préfecture de police de Paris reste inchangée.
Cette réorganisation territoriale vient télescoper les travaux que le ministre de l'Intérieur a prévu d'engager fin janvier au travers du "Beauvau de la sécurité" et du Livre blanc de la sécurité.
Lors de la publication du livre blanc, mi-novembre, Gérald Darmanin avait annoncé que des discussions allaient se poursuivre au premier semestre 2021 avec pour objectif de préparer une loi d'orientation et de programmation (LOPSI) pour 2022.
A cette époque, le ministre avait annoncé, à titre expérimental pendant un an à compter du 1er janvier et dans trois départements, la création d'une direction unique ayant sous son autorité la sécurité publique, la police judiciaire et la police aux frontières.
Ce nouveau directeur était prévu pour être placé sous l'autorité d'un directeur de la zone de défense, plus étendue. M. Darmanin avait précisé, dans une interview au Parisien, que si l'expérience était concluante, ce dispositif serait "généralisé".
Dans ce contexte, l'organisation territoriale telle que parue en fin d'année au Journal officiel, mais arrêtée en octobre, rend difficile la lecture des souhaits du gouvernement.
Sans oublier le "Beauvau de la sécurité", vaste concertation annoncée trois semaines après le Livre blanc, pour tenter de calmer les syndicats de police, furieux que le président Emmanuel Macron leur ait reproché des contrôles au faciès.
Parmi les décrets de fin d'année, a figuré également celui créant un service national de police scientifique qui regroupe deux entités de la police nationale: le service central de la police technique et scientifique et l'institut national de la police scientifique.
Concernant ce domaine, Gérard Darmanin s'est prononcé en décembre pour une sorte de fusion des services de police et de gendarmerie.
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