Le secrétaire général de l'Unsa a annoncé l'exclusion "de fait" d'un responsable du syndicat après l'annonce mercredi matin de sa présence sur la liste du Rassemblement national aux prochaines élections régionales en Auvergne-Rhône-Alpes.
"Un militant de l'Unsa qui a camouflé ses opinions vient de rejoindre le RN. Il est évidemment de fait exclu de l' @UNSA_officiel ...", a immédiatement réagi sur Twitter Laurent Escure suite à l'annonce du ralliement de Stéphane Blanchon au RN.
M. Blanchon, qui a fait part de sa décision sur la chaîne CNews, est à la tête de la fédération Unsa Santé et Cohésion Sociale depuis 2019.
Il a expliqué avoir fait "une rencontre avec Andréa Kotarac en région Auvergne-Rhône-Alpes", affirmant que le chef de file RN dans cette région, transfuge de la France insoumise, lui avait proposé d'être tête de liste dans le département de la Drôme.
"On ne va pas laisser le RN laisser contaminer le syndicalisme et encore moins l'Unsa. Je vais redire que chacun doit être très vigilant", a expliqué M. Escure à l'AFP, en dénonçant "un mélange d'opportunisme, de stratégie de camouflage et d'entrisme".
La semaine dernière, Le Canard enchaîné avait révélé la candidature aux départementales sous l'étiquette RN de Luc Doumont, secrétaire général de l'Unsa Finances, Industrie et Services du Premier ministre.
Le secrétaire général de l'Unsa Fonction publique, Luc Farré, avait alors annoncé avoir "demandé expressément" à M. Doumont, candidat dans les Hauts-de Seine, de quitter l'Unsa, "ce qu'il a immédiatement fait" .
"Je suis le deuxième des 22 secrétaires généraux de l'Unsa à rejoindre le RN", a relevé M. Blanchon sur CNews.
"Je ne sais pas si c'est une offensive organisée par le RN", s'est interrogé M. Escure qui affirme envisager un travail interne pour "débusquer ceux qui seraient allergiques à un tract qui dénoncerait les discriminations - par exemple".
"Chaque démocrate attaché à la République doit s'inquiéter de cette offensive. Personne n'est à l'abri, aucun mouvement, aucun syndicat", a-t-il poursuivi.
Dans un communiqué, Andréa Kotarac s'est félicité de la poursuite de "la recomposition du paysage politique français", illustrée par ce ralliement, en présentant Stéphane Blanchon comme "un conseiller technique" du ministre de la Santé car siégeant dans une instance paritaire réunissant des élus de l'administration et des syndicats.
Contacté, le cabinet d'Olivier Véran a assuré que M. Blanchon "n'a jamais occupé aucune fonction auprès du ministre".
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