Les syndicats Unsa d'Aéroports de Paris et d'Air France ont dénoncé dans un communiqué commun le sentiment d'insécurité qui règne à Roissy-Charles de Gaulle en raison de la présence accrue de personnes sans abris dans l'aérogare, désertée la nuit par les passagers.

Le 7 février, une salariée de la plateforme de Roissy-CDG a été victime d'une "agression sexuelle" dans le terminal 2E où se concentre la majorité des sans-abris (avec le terminal 2F), ont expliqué les deux syndicats dans leur communiqué.

Le suspect "a été interpellé suite au dépôt de plainte courageux de la victime", a précisé l'Unsa Air France dans une lettre adressée à la directrice générale du groupe, Anne Rigail.

Mais "cet acte n'est pas isolé et nous avons à plusieurs reprises été lanceurs d'alerte", a ajouté le syndicat demandant une réunion avec la direction d'ADP et les pouvoirs publics afin de trouver des solutions aux problèmes d'insécurité qui minent le hub Roissy-Charles de Gaulle.

"Nous ne voulons en aucun cas stigmatiser les SDF mais, bien au contraire, proposer un accompagnement de ces derniers tel qu'une station d'accueil, tout en assurant la sécurité des salariés et des clients de l'aéroport", précisent l'Unsa d'Air France et d'ADP dans leur communiqué.

Dans une lettre du 10 février, la préfète déléguée à la sécurité et à la sûreté des plateformes aéroportuaires Sophie Wolfermann avait tenté de rassurer en présentant des mesures "de sécurisation mais également d'accompagnement social" pour lutter contre l'insécurité.

En plus des patrouilles de police, "des rondes sont organisées et confiées au prestataire sécurité" d'ADP toutes les nuits dans plusieurs points clefs de l'aéroport, y compris les parkings. ADP a également recruté des agents de sécurité pour raccompagner les salariés à pied jusqu'à leur véhicule dans les parkings après 19h00.

Enfin, la Croix Rouge prend le soin "d'identifier les personnes SDF et d'accompagner progressivement leur hébergement hors plateforme".

Une pétition électronique, lancée le 10 février pour réclamer "davantage de sécurité sur notre lieu de travail", a réuni près de 1.000 signatures.

Pour les syndicats, la présence d'un plus grand nombre de SDF qu'à l'accoutumée s'explique par la nécessité pour eux de se protéger du froid mais aussi par la place disponible dans l'aérogare en raison de l'absence de passagers.

"La population actuelle, présente sur la plateforme, est formée en partie de nouveaux venus", reconnaît la préfecture.

Elle rappelle aussi "que la réglementation ne permet pas d'évincer de force une personne sans domicile fixe d'un lieu qu'elle fréquente".

agu/lum/or

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