Le mouvement de grève qui perturbait depuis lundi le nettoyage de plusieurs établissements de l'Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP) a été suspendu vendredi, le nouveau prestataire ayant finalement accédé à la demande du personnel de maintenir ses conditions de travail, s'est félicité Force Ouvrière (FO).
"Après cinq jours de grève, avec le soutien des personnels hospitaliers et de leur syndicat FO, la société Challancin, qui a repris le marché, a accepté un compromis et a donné satisfaction aux revendications des salariés. La grève a donc été suspendue dans l'attente de la mise en application de l'accord obtenu", a réagi dans un communiqué la fédération équipement environnement transports services (FEETS) de la centrale.
Le nouveau sous-traitant avait refusé de s'engager "à reprendre le personnel tel que les textes le prévoient" et à "respecter les accords de site négociés", selon le syndicat. La CGT dénonçait elle un employeur tirant "vers le bas l'organisation et les conditions de travail".
Depuis lundi, la tension s'est manifestée dans plusieurs hôpitaux du centre et de l'ouest de la capitale, où le groupe Challancin a repris le marché de bio-nettoyage au 1er mars.
La fédération FO, qui par la voix de son secrétaire général Zaïnil Nizaraly salue le "fort soutien du personnel hospitalier", regrette néanmoins un conflit "dur et intense".
A Necker et à Cochin, les deux hôpitaux où la grève a été la plus forte, le mouvement a concerné respectivement 140 et 80 agents selon FO.
A Cochin, l'AP-HP a ainsi constaté que des poubelles avaient été renversées dans l'entrée et les couloirs et fait valoir un "empêchement de réaliser le service minimum". Necker a pour sa part fait appel à la police pour maintenir les manifestants à l'extérieur.
Dans son communiqué, FEETS-FO déplore la "volonté de dumping social des hôpitaux" et appelle les pouvoirs publics à "encadrer" une sous-traitance à l'origine de la "précarité" dans ce secteur en mettant les salariés du nettoyage au même niveau de garanties sociales que les salariés de l'hôpital.
Contacté, le groupe basé à Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis) n'avait pas donné suite aux sollicitations de l'AFP.
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