Martin Ney, ressortissant allemand détenu en Allemagne, doit être remis vendredi aux autorités françaises pour être entendu sur la mort de Jonathan, un écolier de 10 ans enlevé en 2004 dans un centre de vacances en Loire-Atlantique, a-t-on appris de sources judiciaires.
"Il arrive vendredi. Il va être incarcéré dans l'attente de son interrogatoire de première comparution devant le juge d'instruction", a indiqué le parquet général de Rennes à l'AFP, confirmant une information de la presse locale.
Le juge d'instruction nantais décidera alors d'une éventuelle mise en examen dans cette affaire vieille de près de 17 ans.
Un mandat d'arrêt européen avait été délivré contre Martin Ney, en octobre 2019. L'hypothèse de sa responsabilité est, parmi d'autres, explorée de longue date par les enquêteurs et cette piste a été relancée en avril 2018 par des aveux indirects, entre détenus.
Le codétenu de Martin Ney avait alors affirmé avoir recueilli les aveux de ce criminel, déjà condamné à perpétuité en 2012 pour le meurtre de trois enfants dans le nord de l'Allemagne.
Le juge d'instruction entendra M. Ney "sans doute dans le courant de la semaine prochaine", a précisé à l'AFP Me Catherine Salsac, avocate de la mère de Jonathan.
"Cette piste est privilégiée depuis le départ", a-t-elle ajouté car "les enquêteurs avaient trouvé des similitudes entre les modes opératoires" mais "la procédure s'est accélérée ensuite lorsqu'il a avoué à son codétenu qu'il était venu en France et qu'il était sans doute responsable de l'enlèvement de Jonathan".
Jonathan, originaire du Cher, avait été enlevé dans la nuit du 6 au 7 avril 2004 dans un centre de vacances de Saint-Brévin-les-Pins, près de Saint-Nazaire. Son cadavre avait été découvert quelques semaines plus tard, le 19 mai, ligoté et lesté d'un parpaing dans un étang proche de Guérande à 25 km du lieu de l'enlèvement.
"On est dans la sérénité, on n'est pas dans l'impatience. Il s'est passé 17 ans donc il y a un certain recul, il y a toujours une souffrance bien sûr mais elle n'est plus la même", a déclaré Me Salsac, soulignant que sa cliente avait besoin "d'avoir un nom, un visage et un procès" pour "pouvoir faire son deuil".
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