Un hommage national a été rendu mardi aux victimes de l'attentat de la rue des Rosiers, dans le quartier juif historique de Paris il y a 40 ans, en présence pour la première fois d'un membre du gouvernement français.
Au total, six personnes avaient été tuées et 22 blessées, le 9 août 1982, dans l'explosion d'une grenade dans le restaurant Jo Goldenberg puis dans une fusillade dans le quartier parisien du Marais.
L'attentat a depuis été attribué au Fatah-Conseil révolutionnaire (Fatah-CR) d'Abou Nidal, groupe palestinien dissident de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP).
Extradé en décembre 2020 par la Norvège, Walid Abdulrahman Abou Zayed, ce Palestinien naturalisé Norvégien de 63 ans, est depuis inculpé d'assassinats et de tentatives d'assassinats et en détention provisoire.
Les juges antiterroristes français le soupçonnent d'être l'un des auteurs de l'attentat.
"Le cauchemar a débuté ce jour funeste et ne me quitte plus", a témoigné lors de la cérémonie Guy Ariel Benarousse, victime de l'attentat.
"Un hommage national, c'est bien et vous m'en voyez ravi. Mais il est temps que mon pays la France, et son gouvernement, prenne ses responsabilités, afin que tous ceux qui ont participé à cet odieux attentat, puissent comparaître devant un juge", a-t-il affirmé.
Très émue, la soeur d'André Hezkia Niego, victime de l'attentat, a raconté la "profonde douleur" de son quotidien depuis la perte de son grand frère.
"Les mêmes questions demeurent: pourquoi cet acte antisémite ? Qui sont les terroristes ? Autant de questions sans réelles réponses", a regretté Jacqueline Niego.
Présent lors de l'hommage, le ministre français de la Justice Eric Dupond-Moretti a reconnu que "la soif de justice qu'éprouvent les victimes n'a pas été étanchée".
"Je sais que notre justice, en lien avec nos diplomates, est extrêmement mobilisée pour que toute la lumière soit faite sur ce lâche attentat", a précisé M. Dupond-Moretti.
"Quarante ans plus tard, un triste constat s'impose: l'antisémitisme, cette bête immonde, n'est pas morte; elle rampe, plus ou moins masquée", a-t-il affirmé.
Le ministre, ainsi que des élus, ambassadeurs et représentant des institutions juives, se sont ensuite recueillis devant la plaque commémorative de la rue des Rosiers en y déposant tour à tour des gerbes de fleurs, avant d'observer une minute de silence.
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