La secrétaire générale de la Francophonie Louise Mushikiwabo a fait part jeudi de sa "vive préoccupation" sur la situation sécuritaire en Haïti après que des policiers ont été tués dans une opération anti-gang et que le pays est secoué par des manifestations contre le pouvoir.
"La Secrétaire générale s'inquiète des menaces qui pèsent sur l'Etat de droit et sur le fonctionnement régulier des institutions", déclare Mme Mushikiwabo dans un communiqué.
Quatre policiers ont été tués vendredi dernier lors d'une intervention dans le quartier pauvre de Village de Dieu.
Mercredi, des agents ont occupé un commissariat de la capitale pour exprimer leur colère à la suite de cette opération tragique et ont demandé la libération de certains collègues qu'ils estimaient injustement arrêtés et incarcérés.
Mme Mushikiwabo "présente ses condoléances aux familles des policiers victimes il y a quelques jours de la terrible attaque à Village de Dieu, et appelle à ce que les responsables de cet acte criminel ainsi que de tous les actes de séquestration soient poursuivis et condamnés".
Le pays, le plus pauvre des Amériques, est par ailleurs secoué par des manifestations depuis plusieurs semaines qui dénonce les vélléités dictatoriales du pouvoir en place selon eux.
Le président Jovenel Moïse soutient que son mandat à la tête du pays caribéen court jusqu'au 7 février 2022. Mais cette date est dénoncée par une partie de la classe politique haïtienne qui affirme que son mandat est arrivé à terme le 7 février dernier.
Ce désaccord de date tient au fait que M. Moïse avait été élu lors d'un scrutin annulé pour fraudes, puis réélu un an plus tard.
Privé de Parlement, le pays s'est encore davantage enfoncé dans la crise en 2020. Isolé, le président Moïse gouverne par décret, alimentant une défiance croissante au sein de la population. Il a annoncé l'organisation du premier tour des élections présidentielles et législatives en septembre.
Dans son communiqué Louise Mushikiwabo appelle les "responsables politiques et les organisations de la société civile haïtiens à rechercher, par le dialogue, et dans un esprit de compromis, les voies et moyens qui permettront la tenue d'élections inclusives, libres, fiables et transparentes".
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