Un hommage a été rendu mardi à Paris aux six humanitaires d'Acted et Impact, à leur guide et leur chauffeur nigériens assassinés il y a deux ans au Niger.
"Voilà deux ans que l'impensé est entré dans nos vies, deux ans que nos enfants se sont envolés pour toujours. Le temps s'est arrêté, puis a changé de sens", a dit la mère d'une des victimes face à une petite foule réunie sur une place du Champs de Mars, près de la Tour Eiffel.
La soeur d'une jeune femme assassinée se "demande sans cesse comment une telle barbarie a pu croiser votre chemin".
Sur une table recouverte d'un tissu aux motifs africains de couleur bleue, des bougies et des roses blanches ont été posées autour des photos encadrées des huit victimes.
Les six humanitaires - quatre femmes et deux hommes - âgés de 25 à 31 ans, ainsi que leur chauffeur et leur guide nigériens, 50 ans tous les deux, ont été assassinés alors qu'ils visitaient la réserve de girafes de Kouré, à l'est de Niamey, le 9 août 2020.
L'attaque a été revendiquée par le groupe État islamique (EI) au Sahel. L'armée française a tué le commanditaire de cette attaque, le chef du groupe EI au Sahel Adnan Abou Walid al-Sahraoui en aout 2021, puis l'un des assaillants en décembre 2021. Onze suspects sont incarcérés au Niger.
"L'engagement n'a pas de prix, mais a un coût. Il y a deux ans, le coût a été exorbitant, effrayant", a estimé Frédéric Roussel, cofondateur d'Acted, rappelant que cet hommage était également dédié aux 1.700 humanitaires qui ont perdu la vie depuis 2003 dans le cadre de leur engagement.
"Pourquoi continuer ? Nous continuons parce qu'il est de notre honneur de représenter l'humanité qui va bien pour aider l'humanité qui va très mal", a poursuivi M. Roussel.
"Le temps n'efface ni la douleur ni le souvenir ni la culpabilité de ne pas avoir pu les protéger", a ajouté le confondateur d'Acted.
Après une minute de silence, ont été diffusés des extraits de l'hommage rendu mardi dans plus de 40 pays où interviennent les ONG Acted et Impact.
Puis les roses ont été distribuées pour que chacun pose une fleur devant le visage souriant des victimes, avant un moment de recueillement empreint d'émotion.
En octobre, une école "construite pour leur rendre hommage et poursuivre leur engagement humanitaire" sera ouverte à Niamey, ont annoncé les deux ONG.
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