Le célèbre lobby américain des armes, la National Rifle Association (NRA), pourra bien être poursuivi en justice à New York, a décidé jeudi un juge de Manhattan, contrecarrant les plans de l'association qui pensait s'en tirer en se déclarant en faillite.
Attaquée ainsi que plusieurs de ses dirigeants début août par la procureure de l'Etat de New York, Letitia James, l'organisation avait contre-attaqué, mi-janvier, en déposant le bilan devant un tribunal fédéral de Dallas.
La manoeuvre visait à se mettre à l'abri de cette procédure, en déplaçant son siège social au Texas, Etat nettement plus favorable aux armes personnelles que New York.
Mais jeudi, le juge Joel Cohen a écarté les arguments de la NRA et confirmé la poursuite de la procédure new-yorkaise, selon un communiqué de la procureure James. L'ordonnance du juge n'avait pas encore été versée au dossier jeudi après-midi.
La procureure de New York vise avant tout le numéro un de l'association, le vice-président exécutif Wayne LaPierre, à sa tête depuis 1991.
Le dirigeant est accusé d'abus de biens sociaux, avec la complicité de sa garde rapprochée.
Il aurait notamment utilisé à des fins personnelles le jet privé de la NRA ou bénéficié d'avantages en nature (safari ou croisière) offerts par des prestataires de l'organisation.
Letitia James réclame également la dissolution du lobby, qui a fait entorse à ses statuts.
"La NRA ne dicte pas si et où elle doit répondre de sa gestion", a déclaré la procureure de l'Etat de New York, citée dans le communiqué.
"Nous remercions le tribunal d'avoir permis à cette procédure de se poursuivre et sommes impatients de demander des comptes à la NRA", a-t-elle ajouté.
Sollicités par l'AFP, les avocats de la NRA n'ont pas donné suite dans l'immédiat.
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