Martin Ney, un détenu allemand déjà condamné pour des faits similaires, a été inculpé lundi soir pour l'enlèvement et le meurtre en avril 2004 d'un écolier de 11 ans dans l'ouest de la France, a annoncé le parquet mardi.
Remis aux autorités françaises vendredi après un mandat d'arrêt européen datant d'octobre 2019, cet homme de 50 ans a été inculpé pour "meurtre d'un mineur de moins de 15 ans et arrestation, enlèvement et séquestration, ou détournement arbitraire de mineurs de moins de 15 ans", selon la même source.
Jonathan, originaire du centre de la France, avait été enlevé dans la nuit du 6 au 7 avril 2004 dans un centre de vacances de l'ouest de la France. Son corps avait été découvert quelques semaines plus tard, le 19 mai, ligoté et lesté d'un parpaing dans un étang à 25 kilomètres du lieu du rapt.
Condamné à perpétuité en 2012 pour le meurtre de trois garçons de huit, neuf et treize ans, entre 1992 et 2001 dans le nord de l'Allemagne, l'hypothèse de la responsabilité de Martin Ney sur cette affaire était explorée de longue date par les enquêteurs. Le principal élément de suspicion dont ils disposaient était une trace ADN relevée sur le lit de Jonathan.
La piste avait été concrètement relancée en avril 2018 lorsque Martin Ney avait indirectement avoué les faits à son codétenu.
Selon Catherine Salsac, avocate de la mère de Jonathan, "les enquêteurs avaient trouvé des similitudes entre les modes opératoires" mais la procédure "s'est accélérée" après ses aveux.
Martin Ney se servait de son métier d'éducateur pour entrer en contact avec ses victimes. Il avait enlevé les trois garçons dans un internat, une école rurale, et un campement avant de les tuer.
Jonathan avait lui disparu pieds nus et sans doute vêtu de son seul pyjama du centre de vacances. Au matin du 7 avril 2004, ses camarades avaient retrouvé son lit vide, avec toutes ses affaires présentes dans le dortoir.
Son cadavre ne portait ni traces de coups, ni violences sexuelles. Il aurait été tué par "suffocation", selon une expertise.
Surnommé "l'homme au masque" par la presse allemande, M. Ney a également été reconnu coupable d'abus sexuels sur 40 garçons, selon le quotidien Bild.
Le volet français de l'affaire Martin Ney est suivi de près de l'autre côté du Rhin. "L'un des pires tueurs d'enfants d'Allemagne est-il responsable de la mort d'un garçon en France ?", s'interrogeait samedi le quotidien Bild.
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