Le gouvernement français et les autorités européennes sont parvenus à un accord sur les termes d'une nouvelle aide à Air France, touchée comme tout le secteur aérien par la crise du Covid-19, ont affirmé vendredi Les Echos.
Selon le quotidien économique français, "un accord a été trouvé sur les conditions posées par Bruxelles à une nouvelle aide d'Etat française à Air France", sujet de friction entre Paris et Bruxelles depuis des semaines.
Contactés par l'AFP vendredi matin, ni Air France, ni le ministère français de l'Economie, ni la Commission européenne n'ont confirmé cette information dans l'immédiat.
Selon Les Echos, qui s'appuient sur "plusieurs sources", "les négociateurs français auraient notamment obtenu une révision à la baisse des exigences de Bruxelles quant au nombre de créneaux horaires aéroportuaires à rétrocéder", dans les aéroports parisiens.
Touché de plein fouet par la crise sanitaire qui lui a fait perdre 7,1 milliards d'euros en 2020, Air France-KLM a déjà bénéficié d'aides publiques massives de Paris et La Haye: plus de 10 milliards d'euros, dont 7 milliards de prêts directs ou garantis par l'État français, actionnaire à 14,3%.
Mais alors que les perspectives de reprise restent encore incertaines sur fond de regain de la pandémie dans certaines zones, et que l'entreprise subit de très importants coûts fixes, Air France, plombée par sa dette, doit renforcer ses fonds propres.
Parmi les contreparties évoquées, demandées par la Commission européenne gardienne d'une concurrence équilibrée, figurait la cession de précieux créneaux aéroportuaires d'Air France à l'aéroport parisien d'Orly.
Une éventualité rejetée par les syndicats de la compagnie française comme par la direction de l'entreprise, qui mise sur Orly pour le développement de sa compagnie low-cost Transavia, tandis que le gouvernement français avait plaidé pour des concessions "soutenables".
Si cet accord est officialisé, il ne s'agira que d'une étape dans un lourd processus de recapitalisation, qui va aussi nécessiter le feu vert de l'Etat néerlandais. La crise, qui a privé Air France-KLM des deux tiers de ses clients l'année dernière, a provoqué un quasi doublement de la dette du groupe, à 11 milliards d'euros.
Une des portes de sortie pour rendre ce fardeau plus soutenable à terme consisterait en la transformation d'une partie des prêts des Etats néerlandais et français en fonds propres ou quasi-fonds propres.
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