La Macédoine du Nord va organiser un recensement après près de vingt ans, en avril prochain, après que le parlement ai voté jeudi une loi permettant de surmonter les résistances politiques qui empêchaient d'établir le nombre exact d'habitants de ce pays.
Le petit pays enclavé dans les Balkans n'a pas organisé de recensement depuis 2002. Les tentatives d'organiser un décompte de la population ont depuis échoué en raison de disputes politiques autour de l'épineuse question de l'importance des minorités ethniques.
Les chiffres jouent en effet un rôle majeur dans la mesure ou la Constitution prévoit des droits accrus aux minorités qui forment plus de 20% de la population du pays ou des municipalités.
Cela relève une grande importance pour la minorité albanaise qui représentent environ un quart des habitants de ce pays de quelques deux millions d'habitants.
La droite nationaliste accuse le gouvernement, formé par une coalition de gauche incluant les partis albanais, de chercher à augmenter les chiffres concernant les minorités.
"Tout le monde devrait rester calme à propos du recensement", a déclaré le Premier ministre Zoran Zaev, leader du parti des sociaux-démocrates au pouvoir, après l'adoption de cette loi par une étroite majorité, 62 voix sur les 120 que compte le parlement.
"Ce n'est qu'une opération statistique qui va servir des besoins administratifs et de planification. Une fois accordés, les droits des petites communautés ne devraient pas être remis en question", a ajouté M. Zaev.
Les députés du VMRO-DPMNE (opposition, droite) ont boycotté la session en signe de protestation et assuré qu'ils organiseraient la signature d'une pétition pour annuler cette loi.
Les experts estiment que le nombre d'habitants du pays a diminué de manière significative depuis 2002, lorsqu'il s'élevait à 2,1 millions.
Selon certains, il se rangerait désormais entre 1,6 et 1,7 millions d'habitants permanents du pays, suite à une importante émigration ces dernières années.
L'absence de chiffres précis a causé des problèmes notamment dans les efforts visant à planifier le système d'éducation, l'économie et également de mettre à jour les listes électorales.
En 2002, un recensement a été organisé un an après que le pays ait frôlé la guerre civile lorsque la minorité albanaise s'était insurgée pour réclamer davantage de droits.
Après sept mois de conflits, un accord de paix avait été conclu sous la houlette de la communauté internationale assurant plus de droits aux Albanais du pays.
En 2011, le recensement avait échoué en raison de tentatives présumées de fraudes visant à faire augmenter de façon artificielle l'importance de la communauté albanaise locale.
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