Le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres a appelé lundi la communauté internationale à une plus grande unité face à la junte au pouvoir en Birmanie après les violences "absolument inacceptables" survenues ce week-end.
"Il est absolument inacceptable de voir des violences d'un tel niveau contre les gens, tant de personnes tuées, et un tel refus obstiné d'accepter la nécessité de libérer tous les prisonniers politiques et de remettre ce pays sur la voie d'une transition démocratique sérieuse", a commenté le chef de l'ONU lors d'une conférence de presse après un sommet virtuel sur l'aide aux pays les plus pauvres.
M. Guterres était interrogé sur la répression des manifestants pro-démocratie qui a fait plus de 100 morts ce week-end en Birmanie, le plus sanglant depuis le coup d'Etat du 1er février, et qu'il a qualifiée "d'absolument terrible".
"Nous avons besoin de plus d'unité (au sein) de la communauté internationale, de plus d'engagement (...) pour faire pression afin de renverser la situation", a plaidé M. Guterres, qui s'est dit "très inquiet" de l'escalade de la violence en Birmanie.
"L'ancien système n'était pas idéal, mais il n'y a aucune comparaison possible avec la situation actuelle", a poursuivi le secrétaire général.
Une réunion en urgence du Conseil de sécurité de l'ONU sur la Birmanie est prévue mercredi, à huis clos.
Lundi, il n'était pas acquis que le Conseil arrive à s'entendre sur une nouvelle déclaration à l'issue de sa réunion, qui doit recueillir l'unanimité de ses 15 membres incluant la Chine et la Russie.
Le 10 mars, le Conseil de sécurité avait pour la première fois condamné "fermement la violence contre des manifestants pacifiques, incluant des femmes, des jeunes, et des enfants", dans une déclaration initiée par Londres qui s'en prenait de manière inédite aux militaires.
Malgré des tentatives occidentales, le Conseil avait cependant écarté des mentions évoquant un "coup d'Etat" et la possibilité de sanctions internationales si la répression se prolongeait, en raison de l'opposition de la Chine et de la Russie, mais aussi d'autres membres asiatiques du Conseil comme l'Inde ou le Vietnam.
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