Le préfet du nord, Michel Lalande, a défendu mardi la politique en vigueur d'évacuations et de "mises à l'abri" des migrants affluant sur le littoral pour tenter de gagner le Royaume-Uni, après un réquisitoire d'élus sur les conditions "indignes" infligées à ces exilés.
Cité par un communiqué de la préfecture, "le préfet du Nord confirme son opposition résolue à organiser un et a fortiori plusieurs points d'accueil fixe à proximité du littoral pour des raisons tenant tant à la sécurité des personnes, qu'à l'ordre public et à la lutte contre les réseaux criminels".
Les évacuations des campements migrants, "organisées plusieurs fois par semaine sur le littoral dunkerquois" et "toutes mises en oeuvre sur le fondement de décisions du tribunal judiciaire", constituent "un des axes forts des politiques conduites depuis plusieurs années dans le département", insiste le préfet.
Visant à "éviter la reproduction des situations d'indignité" connues par le passé, elles "s'accompagnent systématiquement de propositions d'hébergement, assorties d'un suivi médical et administratif", avec "4 900 personnes qui ont bénéficié de ces mises à l'abri en 2020, dont 91 mineurs non accompagnés", précise le communiqué.
Les capacités d'accueil atteignent ainsi selon la préfecture "un niveau sans précédent", avec début janvier dans le département 883 places dédiées.
Cette action s'articule avec "une politique de lutte contre l'immigration irrégulière très ferme", avec en 2020, dans le Nord, le départ du territoire national de plus de 1 000 étrangers en situation irrégulière.
Des élus PS et EELV du Nord, dont Patrick Kanner et Karima Delli, avaient dénoncé samedi les conditions de vie "indignes" de quelque 200 à 300 migrants à Grande-Synthe, vivant "au sol, dans le froid, la boue" et au gré d' évacuations "peu orthodoxes" régulières. Ils avaient réclamé une "véritable politique d'accueil" et l'organisation de "points d'accueil de dimension modeste, répartis tout le long du littoral".
Sur Twitter, l'eurodéputé EELV et ex-maire de Grande-Synthe Damien Carême avait aussi déploré les conditions de vie "inhumaines" des exilés. Début 2016, l'élu alors maire avait ouvert, contre l'avis de l'État, un camp de petits chalets en bois, finalement détruit par un incendie en 2017.
Les associations dénombrent actuellement un millier de migrants entre Calais et Grande-Synthe, alors que les traversées et tentatives de traversées de la Manche sur des embarcations de fortune -- 9.500 recensées-- ont quadruplé en 2020, selon la préfecture maritime.
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