Le procès des ravisseurs présumés de Jacqueline Veyrac, veuve de 80 ans, grande fortune de la Côte d'Azur et propriétaire du Grand Hôtel sur la Croisette à Cannes (sud de la France) s'est ouvert lundi devant les assises de Nice en présence des 13 accusés.
Séquestrée pendant 48 heures en 2016 dans une voiture et libérée par un passant sans que ses proches n'aient eu à verser une rançon, Mme Veyrac était absente au premier jour de ce procès prévu jusqu'au 29 janvier, mais elle devrait être présente jeudi après-midi pour sa déposition.
A l'ouverture des débats en début d'après-midi lundi, les 13 accusés ont tour à tour décliné leur identité.
Soupçonné d'avoir monté et dirigé l'équipe hétéroclite derrière ce rapt par rancoeur et besoin d'argent, Giuseppe Serena, un Italien de 67 ans, retraité de la restauration, est poursuivi pour "complicité d'enlèvement et tentative d'extorsion en bande organisée". Malade, il a toujours nié toute implication. Ecroué depuis 4 ans et sans ressource, il encourt la perpétuité.
Selon l'accusation, M. Serena a de la suite dans les idées, puisqu'il comparaît également pour avoir déjà tenté de faire kidnapper Mme Veyrac en 2013 avec deux co-accusés, notamment son ami Enrico Fontanella, 67 ans, dont le cas a été disjoint en raison de graves problèmes de santé.
Son but, selon les enquêteurs: financer le rachat d'un restaurant et se venger de Mme Veyrac. En 2009, elle l'avait renvoyé pour sa mauvaise gestion de La Réserve, un établissement gastronomique de Nice.
Des empreintes et des traces ADN relevées dans la fourgonnette dans laquelle Mme Veyrac a été retenue sur une hauteur isolée de Nice et des balises GPS découvertes sous le 4x4 de l'hôtelière avaient mis la police sur la piste de ses acolytes.
Parmi eux, un ancien paparazzi devenu détective privé, Luc Goursolas, 50 ans, qui reconnaîtra avoir posé les balises et un sans-abri anglais, ancien des forces spéciales, Philip Dutton, 52 ans, recruté dans un foyer à Jersey en 2013. Ce dernier, aussi jugé pour la première tentative d'enlèvement, avouera son implication tout en accablant M. Serena.
Trois hommes issus du quartier sensible niçois des Moulins et aux surnoms hauts en couleur -"Longo", "Sans dent" et "Ali les yeux bleus" - sont accusés du kidnapping et nient en bloc. Un quatrième, surnommé "L'Hindou", est accusé d'avoir présenté le chef de l'équipe à M. Serena. Cinq autres accusés devront s'expliquer sur la présence de leur ADN dans le Kangoo.
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