Environ 300 migrants et leurs soutiens se sont rassemblés jeudi devant le tribunal administratif de Paris pour dénoncer les difficultés d'accès à des rendez-vous en préfecture pour déposer leurs demandes de titres de séjour, une "impasse" qui, selon eux, les condamne à vivre en situation irrégulière.
Après une action similaire le 10 décembre devant des tribunaux administratifs d'Ile-de-France, des recours en référé devaient de nouveau être déposés jeudi après-midi à l'issue du rassemblement pour forcer la main des préfectures.
"Droit à un rendez-vous en préfecture pour tous", "prise de RDV impossible", pouvait-on lire sur les banderoles et pancartes brandies par des ressortissants étrangers, pour l'essentiel originaires d'Afrique francophone.
"En dématérialisant progressivement les prises de rendez-vous, sans prévoir aucune autre possibilité d'accès aux guichets, les préfectures ont quasiment fermé les portes de l'admission exceptionnelle au séjour, seule voie d'accès à une vie normale", ont dénoncé dans un communiqué une trentaine d'associations et syndicats, dont la Ligue des droits de l'homme ou la CGT.
"Sous couvert de dématérialisation, très peu de rendez-vous sont délivrés", a renchéri à l'AFP Clémence Lormier, une responsable de l'association La Cimade.
Avant, a-t-elle ajouté, "on voyait de longues queues devant les préfectures, maintenant il y a toujours autant de monde, sauf qu'ils ont été invisibilisés".
"Mais quand on sait que certaines cartes de séjour expirent au bout d'un an, ou que les jeunes qui deviennent majeurs ont jusqu'à leur 19e anniversaire pour faire leur demande de titre de séjour, on voit qu'il y a des conséquences très lourdes. Faute de rendez-vous, ils se retrouvent en situation irrégulière".
"C'est inadmissible d'avoir à prendre un avocat pour pouvoir avoir accès aux guichets des préfectures", a insisté Me Elena de Guerould, du Syndicat des avocats de France.
Pour elle, cette "absence d'alternative est illégale". "La dématérialisation doit être un droit et non une obligation. Les préfectures tentent de détourner cela car au final de moins en moins de dossiers sont examinés", a-t-elle estimé.
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