Aux sons des trompettes et des djembés, des intermittents du spectacle, accompagnés du public, ont déambulé mercredi dans les rues de Montreuil (Seine-Saint-Denis) pour "exiger la réouverture de tous les lieux de culture", a constaté une journaliste de l'AFP.
Dans une ambiance festive, plus d'une centaine de personnes se sont rassemblées en fin d'après-midi sous la banderole "No culture, No future" pour marquer un "triste anniversaire", un an après le début du premier confinement.
Les pancartes: "Rends l'art Jean", "Un homme sans culture, c'est comme un zèbre sans rayures" ont accompagné cette déambulation musicale jusqu'au théâtre de Montreuil, occupé depuis mardi par des étudiants en art.
"C'est un cri de colère pour sauver les artistes trop longtemps emmurés", a expliqué à l'AFP Natascha Rudolf, metteuse en scène en résidence au théâtre de la Noue à Montreuil.
"On a beau faire des (réunions vidéo par) Zoom, continuer à garder des liens, il y a beaucoup de tristesse et de manque", a confié cette intermittente du spectacle, qui bénéficie jusqu'au 31 août d'une prise en charge par l'assurance chômage au titre de "l'année blanche".
Pour l'artiste de 55 ans, il est possible de faire du théâtre "sans courir de risques. On peut se voir avec des masques, on peut avoir des pratiques en les adaptant et sans se toucher".
Masques, costumes de carnaval, sculptures géantes en papier mâché, les artistes ont ravi les badauds amusés à Montreuil où résident de nombreux intermittents du spectacle.
Déguisé en Pierrot de fortune, Olivier, danseur et chorégraphe, a avoué son incompréhension. "Tous les magasins sont ouverts, les mètres cubes d'un métro ne sont pas très importants, tandis que ceux d'un théâtre sont beaucoup plus grands". "Cela fait un an que tout est arrêté, on est en train de mourir sans la culture", a assuré cet intermittent de 54 ans dont les trois spectacles ont été reportés.
Le mouvement d'occupation des salles de spectacles a débuté le 4 mars par le théâtre de l'Odéon à Paris, et s'est depuis répandu dans plus de 45 salles, selon la CGT-Spectacle lundi.
La ministre de la Culture Roselyne Bachelot, vivement critiquée par les manifestants, a jugé la semaine dernière "inutile" et "dangereuse" l'occupation des théâtres.
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