L'ancien prince héritier de Jordanie a affirmé samedi avoir été "assigné à résidence", tout en niant avoir pris part à un complot, après avoir été fermement mis en garde par les autorités contre toute atteinte "à la sécurité du royaume".
Dans une vidéo transmise à la BBC, le prince Hamza a affirmé que le chef d'état-major de l'armée s'était rendu à son domicile et lui avait signifié qu'il n'était "pas autorisé à sortir".
Il a assuré qu'il n'avait pris part à aucune conspiration et qu'il n'était "pas responsable de la dégradation de la gouvernance, de la corruption et de l'incompétence" des autorités de son pays.
La BBC a indiqué avoir reçu cette vidéo de l'avocat du prince Hamza, alors que l'agence de presse officielle jordanienne Petra a annoncé samedi l'arrestation de plusieurs personnes, dont un ancien proche conseiller du roi Abdallah.
Dans un communiqué, le chef d'état-major jordanien, le général Youssef Huneiti, avait précisé que le prince Hamza avait été "appelé à arrêter des activités qui pourraient être utilisées pour porter atteinte à la stabilité et la sécurité du royaume", mais il avait démenti son arrestation.
"Je ne fais partie d'aucun complot ni d'aucune organisation malfaisante", s'est défendu le prince dans la vidéo, regrettant qu'il ne soit plus possible selon lui d'exprimer son opinion ou de critiquer les autorités "sans être intimidé, harcelé ou menacé".
Le pouvoir jordanien pense que "ses intérêts personnels, ses intérêts financiers, sa corruption est plus importante que la vie, la dignité et l'avenir des dix millions de personnes qui vivent ici", a encore accusé le prince Hamza.
"Malheureusement, ce pays s'est enfoncé dans la corruption, dans le népotisme et dans la mauvaise administration, avec pour résultat l'anéantissement ou la perte de l'espoir", a-t-il poursuivi.
Hamza est le fils aîné du roi Hussein, décédé en février 1999, et de son épouse américaine, la reine Noor, née Lisa Halaby.
Lorsqu'Abdallah est devenu roi après la mort de son père Hussein, il avait nommé Hamza prince héritier conformément au souhait de leur père. Mais en 2004, il l'a dépouillé du titre et l'a donné à son fils aîné Hussein.
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