Tout l'attirail d'un trafic de drogue a été saisi à Nice chez un jeune de 25 ans au "profil atypique", sans antécédent judiciaire ni réseau, qui fournissait une clientèle aisée lors de fêtes clandestines qui prospèrent avec la crise sanitaire, a annoncé vendredi la police.
Interpellé lundi après deux mois et demi d'enquête, le jeune homme, inconnu des services de police, a "rapidement reconnu les faits", a précisé lors d'un point presse le commissaire Aurélien Froger. Il devait être mis en examen vendredi.
Décrit par la police comme un "profil atypique", animé par l'"idée fixe de gagner rapidement de l'argent", "un stakhanoviste", il travaillait dans "une logique d'entrepreneur" tenant ses comptes et soignant la qualité, réussissant à dégager plusieurs dizaines de milliers d'euros par mois avec un rayonnement régional.
Identifié en remontant la piste d'un simple revendeur d'ecstasy, les enquêteurs ont saisi à son domicile: 189.000 euros en liquide, plus de 13 kilos d'ecstasy, 9 kg de cocaïne, 4 kg de MDMA, 2 kg de kétamine, des drogues dites "festives", mais aussi du cannabis qu'il avait fini par acheter et revendre en réponse à la demande.
Pour la simplicité, les cachets d'ecstasy étaient conditionnés et livrés dans des boîtes de bonbons Tic Tac et pour ne rien perdre, il employait une presse pour compacter la cocaïne. Il ne décrochait son téléphone qu'aux heures de vente.
Il n'est "pas méchant même si ce qu'il vend est très dangereux", "pas diplômé mais avec un vrai sens du commerce", a précisé le commissaire. En ajoutant: "Les soirées d'appartement ont facilité ce type de diffusion" car sans contrôles.
Loin des clichés entourant le trafic de drogue, le jeune homme, ancien tireur sportif, avait démarré son activité "isolé et sans réseau", contactant ses premiers fournisseurs sur le darknet au départ, avant de devenir un semi-grossiste.
Il vivait "seul, chichement, et était assez discret", a encore précisé M. Froger.
Deux autres suspects, un ami endetté, et un revendeur, ont également été interpellés et présentés à la justice.
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