La communauté ukrainienne de Nice a défilé mercredi sur la Promenade des Anglais à l'occasion du 31e anniversaire de l'indépendance de son pays, une célébration "d'autant plus importante" qu'elle est interdite à Kiev, six mois jour pour jour après l'invasion par la Russie.
"C'est d'autant plus important de célébrer cette fête que cette année, on ne fait pas de rassemblements en Ukraine car on a peur des bombardements", a relevé Irina Bourdelles, une résidente ukrainienne qui anime l'Association franco-ukrainienne Côte d'Azur (Afuca), organisatrice de la manifestation, auprès de l'AFP.
Ce Jour de l'indépendance intervient dans un contexte de forte tension, l'Ukraine redoutant de possibles "provocations russes répugnantes". Les autorités de Kiev ont interdit tout rassemblement public de lundi à jeudi dans la capitale, et dans le nord-est le gouverneur de la région de Kharkiv a ordonné un couvre-feu de mardi soir à jeudi matin.
A Nice, 350 personnes, selon la police, dont une grande majorité de femmes et d'enfants, ont marché pendant plus d'une heure sur les cinq kilomètres du célèbre front de mer de la Prom', rassemblés derrière une immense banderole de 15 mètres de long aux couleurs de leur pays, bleu et jaune.
De nombreuses personnes agitaient des drapeaux ou tenaient des ballons, quelques-unes avec des pancartes fustigeant le "dictateur" Poutine et la Russie qualifiée "d'État terroriste", et d'autres scandant des slogans hostiles au régime russe en demandant de "l'isoler".
"L'Ukraine moderne existe depuis trente et un ans et c'est seulement maintenant qu'on commence à comprendre le prix de l'indépendance", notait Artem, 36 ans, qui a souhaité rester anonyme, travaillant pour "une entreprise stratégique" d'Ukraine.
Le défilé s'est terminé par l'hymne national ukrainien repris en choeur par les participants devant le théâtre de Verdure où doit se tenir dans la soirée un marché et un concert à but caritatif. L'association Afuca espère notamment convoyer des médicaments à destination d'un hôpital pédiatrique du pays.
Selon les derniers chiffres communiqués à l'AFP par Didier Leschi, directeur général de l'Office français de l'immigration et de l'intégration, le département des Alpes-Maritimes accueillait au 23 août quelque 9.000 réfugiés ukrainiens, pour un total national dépassant désormais les 100.000 personnes six mois après le début du conflit.
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