Le ministère français des Affaires étrangères a dénoncé lundi les "propos inacceptables" de l'ambassade de Chine envers un chercheur et des parlementaires français et annoncé qu'elle allait convoquer l'ambassadeur pour le lui signifier.
"Les insultes contre des chercheurs indépendants et la polémique avec des élus de la République sont inadmissibles et n'ont aucune place dans les relations que l'ambassade de Chine est chargée de contribuer à développer entre la France et la Chine", a déclaré la porte-parole de la diplomatie française.
"Elle est tenue de respecter le principe de séparation des pouvoirs, ainsi que l'ensemble des lois de la République", a ajouté Agnès von der Mühll.
Paris a aussi jugé "inacceptable" la décision de Pékin de sanctionner dix ressortissants européens, dont un eurodéputé français, et quatre organisations en représailles à des sanctions de l'UE pour la répression de Pékin contre la minorité musulmane des Ouïghours.
"C'est le message que nous ferons passer auprès de M. Lu Shaye, ambassadeur de Chine en France, lors de sa convocation au ministère de l'Europe et des affaires étrangères", a ajouté la porte-parole du Quai d'Orsay.
"Petite frappe", "hyène folle", "troll idéologique" : l'ambassade s'est déchaînée ces derniers jours contre Antoine Bondaz, chercheur à la Fondation pour la recherche stratégique (FRS), à qui elle reproche ses positions "antichinoises".
L'ambassadeur Lu Shaye s'est aussi déclaré "fermement opposé" à un projet de visite de parlementaires français à Taïwan. La République populaire de Chine considère Taïwan comme une de ses provinces, dénonce chaque visite de responsables occidentaux sur l'île et menace de recourir à la force en cas de proclamation formelle d'indépendance par Taipei.
vl/dla/gde