Deux cents cadres et militants communistes se sont opposés vendredi à la candidature PCF à la présidentielle de 2022 voulue par leur chef Fabien Roussel, dans une lettre transmise à l'AFP.
Il y a deux semaines, celui-ci a proposé sa candidature au parlement du parti, une option qui a recueilli 68 voix, contre 45 voix pour une candidature commune à la gauche. Mais la décision sera tranchée le 9 mai par un vote des adhérents, après une conférence nationale les 10 et 11 avril.
A gauche, "la multiplicité actuelle des candidatures montre qu'en l'état, toutes ont renoncé à la possibilité d'une victoire en 2022", écrivent les signataires du courrier, parmi lesquels l'ancienne députée européenne Marie-Pierre Vieu et les députés Elsa Faucillon et Stéphane Peu.
"Certains camarades estiment aussi que la partie est perdue d'avance et préconisent une candidature communiste pour +faire avancer nos idées+. Allons-nous nous résigner à cette hypothèse défaitiste et rajouter notre propre candidature ?", interrogent-ils.
Le texte estime au contraire qu'il faut "ne jamais laisser échapper une chance que le peuple de gauche puisse se rassembler pour gagner". Il propose aux communistes d'oeuvrer à un "accord global" à gauche sur "un programme de rupture avec le capitalisme et le productivisme".
Cet appel intervient alors que les relations entre l'Insoumis Jean-Luc Mélenchon et Fabien Roussel se sont tendues ces derniers jours. Le leader de La France insoumise, déjà candidat déclaré à la présidentielle et qui espère le soutien des communistes, a pesté mercredi contre l'attitude du second qui, selon lui, voudrait aller "à l'inverse de notre accord constant depuis 12 ans" - le PCF ayant soutenu M. Mélenchon en 2012 et 2017.
Mais le courrier des 200 communistes "n'a rien de circonstanciel, représente un engagement sur le fond" et ne saurait être pris pour un soutien à Jean-Luc Mélenchon, a assuré l'un de ses signataires à l'AFP.
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