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  • Le cannabis, terreau inépuisable de débats (fr)
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  • Faut-il légaliser le cannabis? Souvent résumée à une opposition entre tenants de l'ordre moral et soixante-huitards attardés, la question prend un nouveau tour avec la publication mercredi d'un rapport parlementaire qui entend "dépassionner" ce débat traversant désormais toutes les familles politiques.

    Le document, soutenu par plusieurs membres de la majorité présidentielle, juge "indispensable" d'ouvrir un débat et recommande une "légalisation régulée", afin de reprendre le contrôle face aux trafiquants et de mieux protéger les mineurs.

    Car malgré 50 ans de prohibition et une mobilisation policière croissante, la France reste le plus gros consommateur de cannabis en Europe, avec cinq millions d'usagers annuels et 900.000 fumeurs quotidiens.

    Une option à laquelle l'exécutif semble imperméable: le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin réaffirme avec force sa volonté de lutter contre les trafics, soutenu par Emmanuel Macron, qui exclut tout changement législatif et réclame plutôt "un grand débat national sur la consommation de drogues et ses effets délétères".

    Après avoir auditionné plus de 100 spécialistes, médecins, policiers, magistrats, chercheurs, les députés revendiquent eux un travail fouillé, qui souligne aussi bien les risques de schizophrénie et de troubles anxieux pour les mineurs que l'échec de la politique répressive contre le cannabis.

    "Il est hors de question de dire que le cannabis est un produit comme un autre et d'adopter le modèle du Colorado fait de pub et de business", a expliqué mercredi à la presse le rapporteur général de la mission Jean-Baptiste Moreau, plus intéressé par l'exemple du Canada, où la consommation des mineurs semble baisser après la légalisation, et où le marché noir recule.

    "La lâcheté, c'est de continuer avec ce système prohibitionniste qui livre nos gamins aux trafiquants", estime le député LREM de la Creuse.

    Un avis largement partagé par les addictologues, rappelle Amine Benyamina, chef du service de psychiatrie et d'addictologie de l'hôpital Paul-Brousse à Villejuif.

    "Le cannabis n'est pas anodin comme toute drogue, mais il est moins addictogène et moins mortel que l'alcool et le tabac", résume le médecin. "Cela fait des années que nous réclamons une légalisation encadrée pour permettre une vraie politique de réduction des risques."

    - Manque de recul -

    Les scientifiques ne sont pourtant pas unanimes. "Légaliser le cannabis, c'est faire passer le message que ce n'est pas toxique", oppose Jean-Claude Alvarez, expert toxicologue au CHU de Garches (Hauts-de-Seine).

    Il alerte sur les dangers d'un cannabis "de plus en plus fortement dosé", qu'il retrouve "dans un grand nombre de prélèvements liés aux accidents de la route ou du travail".

    Début 2019, près d'un Français sur deux (45%) se disait favorable à une légalisation, selon une enquête de l'Observatoire français des drogues et toxicomanies (OFDT).

    Face à une opinion très partagée et un tabou qui a sauté à l'international - l'Uruguay, le Canada et une quinzaine d'Etats américains autorisent l'usage récréatif du cannabis -, la classe politique se questionne de plus en plus, tous partis confondus.

    Une poignée de députés LR ont ainsi participé à la mission parlementaire, présidée par Robin Reda (LR).

    Aucun ne souhaite une légalisation actuellement, car "les expériences étrangères plus ou moins récentes nous montrent qu'il n'y a aucune solution miracle", a rappelé le député de l'Essonne.

    Mais tous réclament "un débat national" pour sortir de l'impasse actuelle.

    Certains maires du parti ont eux ouvertement franchi le Rubicon.

    "Ce n'est plus une question d'être de droite ou de gauche", témoigne Arnaud Robinet, maire LR de Reims. L'ancien député reconnaît avoir "changé d'avis" depuis son arrivée à la tête de sa ville, où les points de deal repoussent inexorablement après chaque démantèlement.

    Légaliser, "c'est le moyen de contrôler le produit et d'avoir des recettes pour réorienter la police vers la lutte contre le trafic et pour donner de vrais moyens à la prévention", estime-t-il.

    D'autres élus de terrain, comme Samia Ghali, maire-adjointe de Marseille, s'alarment au contraire d'une "démission républicaine".

    Dans la cité phocéenne, "les dealeurs sont déjà passés à la cocaïne, le trafic ne va pas s'arrêter", soupire l'ex-socialiste. Pour elle, "on ferait mieux d'avoir des tests toxicologiques pour tous au travail."

    "Le sujet divise toujours, mais l'étiquette ne compte plus comme avant", observe le député LFI Eric Coquerel, qui prépare une proposition de loi sur le sujet, co-signée par des collègues MoDem et En Marche. "Quel que soit le bord politique, les pro-légalisation veulent tous un contrôle fort de l'Etat."

    rfo/pga/sr

    (fr)
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