Après 5.000 personnes dimanche à Paris, environ 300 manifestants ont défilé lundi à Fécamp en mémoire d'un Tibétain tué par arme blanche devant un restaurant asiatique à Saint-Léonard (Seine-Maritime), a constaté un photographe de l'AFP.
Sous une chaleur écrasante, les manifestants, dont la compagne de la victime, ont marché depuis la gare de Fécamp jusqu'au restaurant asiatique de Saint-Léonard, qui employait la victime et où s'est produit le drame.
"Justice pour Tsultrim", pouvait-on lire en français et en tibétain sur une banderole blanche avec le portrait de la victime.
Sur la façade du restaurant, les manifestants ont accroché un portrait, une écharpe blanche et déposé des fleurs à la grille. Les participants à la marche blanche ont ensuite chanté l'hymne national du Tibet ainsi que la Marseillaise et observé une minute de silence suivie de prises de paroles.
La semaine dernière, trois personnes ont été mises en examen pour homicide volontaire et écrouées dans le cadre de l'enquête ouverte après le meurtre de la victime, intervenu le 11 juillet.
Une source proche du dossier avait alors affirmé à l'AFP que "la victime est issue de la communauté tibétaine" tandis que des mis en cause sont issus de la communauté chinoise, mais qu"il (était) beaucoup trop tôt pour évoquer un éventuel mobile raciste".
"Pour le moment, on est plutôt dans un contexte de rixe violente sur fond d'alcoolisme fort", avait indiqué cette source proche du dossier.
"C'est la première fois que ce genre de drame arrive, le fait qu'un Chinois tue un Tibétain. Cela réveille des souffrances. Que ce soit arrivé en France, dans un pays libre fait que la souffrance est encore plus forte. On ne va pas laisser passer ce crime-là", a déclaré à l'AFP Yangkey Muccini, une porte-parole de la "Communauté tibétaine de France et ses amis" qui avait appelé à cette marche avec cinq associations pro-Tibet.
Dimanche, 5.000 manifestants ont rendu un premier hommage au défunt à Paris entre la place de la Bastille à la place de la République, selon les chiffres de la préfecture de police.
Jeudi, une centaine de personnes de la communauté tibétaine était venue à Saint-Léonard et avait saccagé le restaurant, avait indiqué à l'AFP une source policière.
L'homme tué, né à Lithang au Tibet, avait 32 ans et était arrivé en France en 2014, selon Céline Menguy, attachée de presse du Bureau du Tibet.
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