Un chaman sibérien réputé pour avoir voulu "bannir" le président Vladimir Poutine est visé en Russie par une enquête pour "violences" présumées envers la police, ont indiqué jeudi à l'AFP ses avocats.
"Le chaman Alexandre Gabychev risque jusqu'à dix ans de prison", a précisé Alexeï Prianichnikov, coordinateur de l'ONG de défense des droits humains Otkrytka.
Dans un communiqué, le Comité d'enquête de la région de Iakoutie (Extrême-Orient) a indiqué que l'intéressé avait blessé avec "une épée artisanale de 84 cm" un policier venu à son domicile, le 27 janvier, pour le conduire de force dans un hôpital psychiatrique.
Ce communiqué ne cite pas directement le nom de M. Gabychev, mais ses avocats ont indiqué qu'il le concernait bien.
Contacté par l'AFP, le dispensaire psychiatrique de Iakoutsk, où le chaman est interné depuis cet incident, a refusé de commenter l'affaire.
Selon M. Prianichnikov, la Cour Suprême de Iakoutie, à 5.000 kilomètres à l'est de Moscou, doit examiner le 11 mars un appel de M. Gabychev contre cette hospitalisation forcée.
Le chaman avait commencé une première marche en mars 2019 depuis la Sibérie et prévoyait d'arriver en 2021 à Moscou où il voulait organiser une "cérémonie de bannissement de Vladimir Poutine" qu'il a qualifié de "démon".
Cette année-là, il avait été interpellé après avoir parcouru à pied des centaines de kilomètres en direction de la capitale. Son arrivée dans plusieurs villes avait provoqué des rassemblements de soutien.
L'intéressé avait été tout d'abord été déclaré "irresponsable de ses actes en raison de troubles mentaux", puis interné entre mai et juillet derniers.
Fin janvier, il avait promis de relancer sa marche en mars, à cheval, dans une vidéo diffusée sur YouTube.
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