Marine Le Pen a défendu mardi l'énergie nucléaire et fustigé les éoliennes, dans un contre-projet de consultation des Français sur 15 questions portant sur l'écologie.
La présidente du Rassemblement national présentait cette proposition de loi le jour du début de l'examen, à l'Assemblée, du projet de loi visant à inscrire, par un référendum, la préservation de l'environnement dans la Constitution.
Lors d'une conférence de presse, la candidate à l'Elysée a défendu le principe de "sécurité environnementale, sanitaire et culturelle", qui fait l'objet de la première question de cette consultation.
Cette votation serait basée sur l'article 7 de la Charte de l'environnement de 2004, utilisé pour la consultation sur l'aéroport controversé de Notre-Dame des Landes (Loire-Atlantique). Les réponses positives seraient intégrées à la Charte.
Avec l'écologie, "on touche à l'essentiel, le bonheur d'être Français, bien sur son territoire, bien dans son environnement, bien parmi les siens", a-t-elle ajouté, reprenant une formule de l'eurodéputé Hervé Juvin, spécialiste de ces questions au RN et chantre d'une écologie civilisationnelle et "enracinée".
"Souhaitez-vous que la France continue d'investir dans le nucléaire, énergie décarbonée ?", demande aussi le RN, qui répond "oui" à toutes les questions posées.
Le parti d'extrême droite demande également aux Français s'ils souhaitent "suspendre tout projet de construction d'éoliennes" ou de "grandes surfaces" commerciales, ou encore s'ils veulent taxer les produits importés.
Aucune question en revanche ne porte sur l'isolation thermique des bâtiments, à laquelle Marine Le Pen est favorable, alors que logements et bureaux sont responsables de 20 à 25% des émissions de gaz à effet.
Les "ennemis" de cette "sécurité environnementale" sont pour la députée du Pas-de-Calais les accords de libre-échange, mais aussi "l'écologisme qui consiste à peindre en vert les pires atteintes à l'environnement, et l'écologie radicale, ce fondamentalisme qui entend en finir avec (...) les moeurs qui sont les nôtres".
La pandémie de Covid-19 "a révélé les effondrements sanitaires qui nous menacent, qui proviennent aussi bien de la pression sur les écosystèmes que de la concentration forcée de la population dans les métropoles et d'une mobilité hors de contrôle", a souligné la cheffe du RN, qui réclame un moratoire sur l'immigration.
Elle a rappelé qu'elle reconnaissait la part de l'homme dans le changement climatique et qu'elle n'était "pas climato-sceptique", contrairement à son père et ancien président du parti Jean-Marie Le Pen.
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