Le chef des sénateurs républicains Mitch McConnell a annoncé samedi qu'il voterait pour acquitter Donald Trump, accusé "d'incitation à l'insurrection" lors de l'assaut du Capitole, en évoquant une "décision difficile" dans un message à son groupe parlementaire cité par les médias américains.
L'annonce de l'influent stratège sonne le glas des espoirs démocrates de condamner l'ex-président, puisqu'il apparaît désormais encore plus improbable que 17 sénateurs républicains votent avec les 50 démocrates pour une condamnation.
Expliquant qu'il estime que le Sénat n'a pas la capacité de juger un ex-président en destitution dans ce procès politique, il écrit: "Compte tenu de ces conclusions, je voterai pour acquitter."
"Bien que ce soit une décision difficile, je suis convaincu que les procès en destitution ("impeachments") sont un outil essentiellement destiné à écarter" un responsable de ses fonctions, "et que nous ne disposons dès lors pas des compétences requises", explique le républicain.
Le sénateur suit ainsi l'argument constitutionnel exposé par les avocats du 45e président des Etats-Unis.
Mais Mitch McConnell prend soin de souligner qu'un président peut être poursuivi en justice après avoir quitté la Maison Blanche. Une façon de répondre aux procureurs démocrates, qui avaient argumenté qu'admettre qu'un président ne puisse pas être jugé au Sénat après son départ signifierait que les dirigeants américains auraient les mains libres pour commettre des délits au cours des dernières semaines de leur mandat.
"La Constitution établit clairement que des délits présidentiels commis en cours de mandat peuvent être poursuivis après que le président a quitté ses fonctions", poursuit Mitch McConnell.
Ancien proche allié de Donald Trump, le sénateur ne s'est pas entretenu avec lui depuis qu'il a reconnu la victoire de son rival Joe Biden à la mi-décembre.
M. McConnell a, pendant des semaines, laissé planer le doute sur son vote lors de ce procès et affirmé que les émeutiers du Capitole, des manifestants pro-Trump, avaient été "abreuvés de mensonges" et "incités" à agir "par le président et d'autres personnes puissantes".
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