Des élus écologistes ont signalé au procureur de Lyon une accumulation de griefs sur la gestion "clientéliste" de la région Auvergne-Rhône-Alpes par son président (LR) Laurent Wauquiez, qui dénonce de son côté une "agitation procédurale (...) pathétique".
Ce signalement, sur la base de l'article 40 du code de procédure pénale et enregistré le 16 mars, liste nombre d'accusations visant l'ensemble de la mandature de Laurent Wauquiez, déjà visé par une récente saisine du parquet national financier (PNF) par le groupe socialiste à la région concernant l'attribution de subventions régionales.
Myriam Laïdouni-Denis, conseillère régionale EELV, dénonce le "système" du président Les Républicains (LR), et fait l'inventaire de multiples "illégalités" et "irrégularités" déjà connues: les budgets 2016 et 2017 annulés par le tribunal administratif, une accusation de conflit d'intérêts, un amendement modifié après un vote, des refus de communication de documents administratifs, etc.
S'y ajoute "un fonctionnement antidémocratique", écrit Myriam Laïdouni-Denis, et un récent article de Mediapart qui assure, en analysant les subventions, que celles-ci sont trois fois plus importantes pour les communes administrées par la droite que pour celles gérées par la gauche.
Le groupe socialiste à la région - concurrent des écologistes pour les élections régionales de juin - avait saisi le 11 mars le PNF pour enquêter sur ces attributions "opaques".
Probable candidat à sa réélection, Laurent Wauquiez avait répliqué en annonçant avoir déposé plainte pour "diffamation et dénonciation de faits mensongers" et saisi à son tour le PNF sur la gestion de son prédécesseur socialiste.
La saisine des écologistes auprès du procureur de Lyon se veut "complémentaire" à la saisine du PS et plus large, a expliqué Mme Laïdouni-Denis lors d'une conférence de presse lundi à Grenoble.
"Chaque élément est une pièce du puzzle, qui, quand il va être constitué en entier, va relever l'étendue des dérives qui mènent notre région dans une situation dramatique", a encore estimé la conseillère régionale.
"Le jour même où le conseil régional prépare la sortie de crise avec la mise en place d'un fonds souverain à destination des entreprises régionales, l'agitation procédurale de l'opposition est pathétique", a réagi auprès de l'AFP l'entourage de Laurent Wauquiez, qui dénonce "l'agressivité, la caricature, le dénigrement" de cette procédure.
"Les citoyens n'attendent ni agressivité, ni mensonges", poursuit-il, dénonçant une opposition "qui a vu toutes ses actions (contentieuses) intentées sombrer".
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