L'état d'un adolescent de 14 ans grièvement blessé lundi lors d'une rixe à Champigny-sur-Marne (Val-de-Marne) est stabilisé, alors qu'un autre garçon a été "placé dans le coma", a indiqué une source policière à l'AFP.
Ces deux jeunes avaient été blessés, notamment au thorax, lors d'un affrontement en fin d'après-midi entre adolescents, en pleine rue du centre de Champigny-sur-Marne. "Le plus jeune, né en 2006, est tiré d'affaire, l'autre, né en 2005, est placé dans le coma", a déclaré cette source, précisant que six personnes étaient en garde à vue.
Les deux adolescents viennent tous deux de Champigny-sur-Marne mais de quartiers "rivaux", selon les termes d'une autre source policière: le plus jeune du quartier de Mordac, le second des Boullereaux.
"Entre les Boullereaux et Mordac, il y a des rivalités historiques, régulièrement des échauffourées, mais jamais deux ados gravement blessés", a commenté cette seconde source policière.
Cette violente bagarre intervient deux semaines après deux autres rixes, celles-ci mortelles, dans le département voisin de l'Essonne: les 22 et 23 février, deux adolescents de 14 ans y avaient été tués en moins de 24 heures.
Ces drames avaient jeté un coup de projecteur sur ce phénomène de bandes de jeunes aux affrontements fréquents mais rarement mortels.
Dans la foulée, le gouvernement avait décrété une mobilisation générale pour établir un plan de lutte contre les bandes qui doit être adopté d'ici au 1er mai.
Le président du Conseil départemental du Val-de-Marne Christian Favier (PCF) a appelé mardi à "un engagement sans faille de l'ensemble des pouvoirs publics" pour lutter contre des "violences insupportables".
Le maire de Champigny-sur-Marne (DVD) Laurent Jeanne a appelé sur France Info à "l'apaisement dans les quartiers". "On veut absolument éviter tout embrasement", a-t-il déclaré.
Des associations travaillent sur le terrain en ce sens. Dès le soir du drame, "on a rencontré des jeunes dans les deux quartiers", mais "à l'heure actuelle on n'a pas d'info sur l'élément déclencheur", a expliqué à l'AFP Samir Rekab, président de Champigny Jeunesse.
"Je pense qu'il y a un manque de dialogue alors qu'on habite tous la même ville. Il faut qu'on se sente Campignois et non plus habitant d'un quartier", a ajouté ce responsable associatif. "Il y a des embrouilles de quartiers mais on n'est pas dans le Bronx", a-t-il tenu à nuancer. "A Champigny, les gens se rencontrent par exemple dans des matchs de foot".
"Il faut rouvrir les structures, rouvrir les gymnases, tout ce qui est extra-scolaire", a aussi déclaré Zineddine Khemici, président de l'association Les quartiers du coeur, pour qui ces activités permettaient "d'extérioriser toute (la) colère".
vid-clw-ali/lbx/or