La famille et l'ancien employeur de deux Canadiens détenus en Chine depuis décembre 2018 et accusés d'espionnage ont appelé jeudi Pékin à les libérer immédiatement, au lendemain de l'annonce de l'ouverture imminente de leurs procès.
Le ministère canadien des Affaires étrangères a également indiqué que les procès de l'ancien homme d'affaires Michael Spavor et de son compatriote, l'ex-diplomate Michael Kovrig, prévus respectivement à partir des 19 et 22 mars, devraient être fermés au public et aux médias.
"Malgré plusieurs demandes officielles adressées aux autorités chinoises, les responsables canadiens n'ont pas encore reçu l'autorisation d'assister aux audiences", a affirmé une porte-parole du ministère.
"Nous restons profondément préoccupés par le manque de transparence entourant ces procédures", a-t-elle ajouté, dans un courriel transmis à l'AFP.
La famille de Michael Spavor a indiqué qu'il était "nécessaire de s'exprimer et d'exiger sa libération inconditionnelle", dans un rare commentaire à la chaîne anglophone CBC.
"Son maintien injuste et continuel en détention qui le prive de sa liberté est à la fois inéquitable et déraisonnable, surtout compte tenu du manque de transparence de l'affaire", souligne-t-elle.
Richard Atwood, président par intérim du centre de réflexion Crisis Group où Michael Kovrig travaillait comme conseiller, a également plaidé en ce sens.
"Après 830 jours d'emprisonnement, Michael devrait être libéré immédiatement afin qu'il puisse rentrer chez lui auprès de ses proches", a-t-il souligné dans un communiqué.
"Dès le moment où il a été détenu, la nature politique de l'affaire a été claire", a-t-il ajouté.
L'arrestation de MM. Spavor et Kovrig, quelques jours après celle de Meng Wanzhou à Vancouver le 1er décembre 2018, a provoqué une grave crise diplomatique entre Pékin et Ottawa. Le Canada y voit une mesure de représailles, ce que Pékin dément.
La fille du fondateur du géant chinois des télécoms avait été interpellée à l'aéroport de Vancouver à la demande de la justice américaine, qui l'accuse d'avoir contourné les sanctions américaines contre l'Iran et veut la juger pour fraude bancaire.
La procédure d'extradition de la ressortissante chinoise est entrée dans sa dernière phase et les ultimes audiences sont prévues à Vancouver en mai prochain.
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