Le patron des députés LREM Christophe Castaner a convoqué mercredi "l'histoire" du Rassemblement national, parti "parfois raciste, parfois antisémite", dans une nouvelle passe d'armes avec Marine Le Pen, et s'est dit prêt à voter Jean-Luc Mélenchon à la présidentielle contre elle.
La veille, la présidente du RN avait demandé à l'ancien ministre de l'Intérieur de justifier les raisons pour lesquelles il l'avait qualifiée d'"ennemie de la République", accusant à son tour Christophe Castaner d'utiliser un "argument de feignasse".
"Le Front national, le Rassemblement national, Marine Le Pen, il ne faut pas oublier quelles sont les racines de ce parti politique, et l'histoire de ce parti parfois raciste, parfois antisémite, les soutiens, les mauvaises fréquentations, le soutien significatif de Marine Le Pen à Génération identitaire (que le gouvernement s'apprête à dissoudre, NDLR), c'est un parti qui remet en cause les droits des homosexuels", a-t-il énuméré sur Europe 1.
"Certes il n'y a pas de constance: ils sont en train de lisser le personnage de Marine Le Pen mais aussi leurs idées, mais la réalité, c'est que c'est un parti financé par l'étranger, c'est un parti qui n'est pas républicain (...), c'est le parti de l'étranger", a-t-il ajouté, en affirmant que "le Front national a été condamné par la justice russe".
En difficultés financières, le RN avait en réalité trouvé en juin un accord avec une société russe qui le poursuivait en justice pour le non-remboursement d'un prêt d'environ neuf millions d'euros, pour lequel il avait obtenu un rééchelonnement.
Marine Le Pen "surfe sur quelque chose qui est facile, les peurs, les mensonges (...), les fake news", a insisté M. Castaner en lui reprochant ses prises de position "sur les remèdes et les poudres de perlimpinpin" contre le Covid-19.
Interrogé pour savoir s'il ne faudrait pas alors dissoudre le RN comme Génération identitaire est en passe de l'être, il a dit être "un combattant politique, et le combat politique se mène dans les urnes, pas devant les tribunaux".
Il a ainsi assuré qu'il participerait "sans aucun état d'âme" à un front républicain pour lui faire barrage au second tour de la présidentielle, car "ceux qui abandonnent le front républicain font le lit Front national".
Et si le second tour était un duel Marine Le Pen/Jean-luc Mélenchon ? "Je soutiendrais à ce moment-là Jean-Luc Mélenchon", qui n'est "pas un ennemi de la République car il est un républicain", a souligné M. Castaner, même si M. Mélenchon n'a pas fait, lui "la différence entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen" au soir du premier tour de la présidentielle de 2017, et même si cette "hypothèse est assez peu probable".
Interrogé enfin sur les conséquences politiques de la condamnation de Nicolas Sarkozy à de la prison ferme (jugement dont l'ex-président a fait appel), le patron de la majorité a dit "ne pas croire une seule seconde" qu'il se représentera à la présidentielle s'il obtient gain de cause, car "il sait très bien qu'il ne gagnerait pas vu sa situation politique".
ggy/ib/dch