Six mois après les crues meurtrières qui ont dévasté plusieurs vallées près de Nice et Menton, les élus des Alpes-Maritimes ont reproché à l'Etat de tarder à débloquer les "centaines de millions d'euros" promis par Emmanuel Macron, dans une lettre ouverte au président vendredi.
Dans un courrier pour les six mois anniversaire de la catastrophe qui a fait 10 morts et huit disparus le 2 octobre, le président du conseil départemental Charles-Ange Ginesy et son vice-président, le député LR Eric Ciotti, se plaignent que "26 millions d'euros seulement ont été à ce jour attribués".
"L'impatience gagne! (...) Nous lançons un véritable SOS" et "nous craignons que la bureaucratie paralysante et les considérations budgétaires viennent compromettre l'urgence de la reconstruction", disent-ils: "Certes, la mobilisation de l'Etat est réelle. (...) Mais cette mobilisation tarde à s'exprimer par l'octroi de crédits de la part de l'Etat".
Le 14 octobre, le président Emmanuel Macron, venu sur place, avait promis que l'État mettrait "à coup sûr plusieurs centaines de millions d'euros" pour la reconstruction, et que cela irait "très vite". Auprès d'habitants éprouvés, il avait assuré: "On sera là". Puis, après une tournée en hélicoptère, il s'était engagé à revenir "au plus tard dans un an, pour vérifier et continuer": "Je m'y engage devant vous ce soir", avait-il insisté.
"Je comprends l'impatience, mais on est totalement dans les temps", leur a répondu le préfet à la reconstruction Xavier Pelletier, joint par l'AFP. "C'est plus de 1.400 opérations qui ont été analysées, de la reconstruction de ponts à celle des routes, des réseaux d'adduction d'eau, c'est colossal".
"La dotation de solidarité pour indemniser les collectivités a un agenda clair", a insisté le préfet, regrettant d'avoir dû attendre "jusqu'au dernier moment" car "certaines collectivités ont rendu leurs demandes il y a quinze jours" seulement.
Atout majeur de la Côte d'Azur pour le tourisme, la "petite Suisse niçoise" qu'est la Vésubie, près de Nice, et la vallée de la Roya, aux confins avec l'Italie, ont subi des destruction très importantes. Le minimum vital est rétabli mais le train ne recircule pas partout, le tunnel de Tende desservant l'Italie est toujours impraticable et une partie des sinistrés peinent à imaginer l'avenir.
L'Etat a publié cette semaine les zones à risque désormais inconstructibles. Pour les maisons existantes, la délicate information aux propriétaires pour savoir si leur logement est condamné ou sauvable doit partir "dans les jours qui viennent", selon la préfecture.
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