Délais allongés, services engorgés: la crise sanitaire liée à l'épidémie de Covid-19 cause "des situations problématiques" à de nombreux étrangers qui peinent à renouveler leur titre de séjour dans les Alpes-Maritimes, selon la préfecture qui doit aussi traiter 5.000 demandes liées au Brexit.
"C'est vrai, la bonne marche des services de la préfecture est impactée par cette crise. Oui, nous ne travaillons pas de la même manière (...). Et oui, ça peut amener à des situations problématiques", a admis en début de semaine devant la presse le préfet Bernard Gonzalez.
Ses services chargés des ressortissants étrangers "fortement mobilisés, se sont profondément réorganisés en mode +gestion de crise+", rappelant du personnel pour "plusieurs samedis travaillés".
"Ce mois de mars doit permettre aux services de répondre à une demande de renouvellement de titre envoyée par courrier par l'envoi d'un récépissé valable six mois dans les 15 jours, à compter de la réception de la demande. Les délais sont actuellement de deux à trois mois", a ajouté la préfecture dans une réponse écrite à l'AFP, saisie du cas d'un étranger qui ne peut plus travailler parce que son titre est expiré, et n'a pas de récépissé de sa demande pour l'employeur.
Lundi, le préfet a publiquement appelé les "employeurs qui pourraient être tentés de mettre fin à des contrats avec des personnels en attente d'un document" à "patienter et nous contacter".
"Ca fait du monde, je ne sais pas si on est sur des milliers", a-t-il précisé, en réponse à une question sur le nombre d'étrangers en difficulté. "On a des situations de cette nature tous les jours, il faut que les gens écrivent, les plus urgentes sont réglées", a assuré son entourage.
Le tribunal administratif de Nice enregistre de son côté "des dizaines de requête par mois". Les problèmes ont débuté quand la préfecture a fermé ses locaux au public et traité toutes les demandes par internet, ce qui a causé des délais "extrêmement rallongés depuis l'été dernier", observent les magistrats du tribunal administratif.
A l'horizon 2022, toutes les démarches du séjour des étrangers en France doivent être dématérialisées.
A Nice, la préfecture voit de plus s'ajouter 5.000 demandes de ressortissants britanniques qui doivent avoir un titre de séjour au 1er octobre 2021.
En décembre et janvier, des manifestations ont eu lieu devant des tribunaux administratifs de Paris et d'Ile-de-France pour dénoncer les difficultés d'accès aux rendez-vous en préfecture qui, au passage, génèrent un marché noir, des intermédiaires prenant des rendez-vous puis les monnayant.
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