Soixante-sept élus, dont le maire ex LR du Havre Edouard Philippe et la maire PS de Paris Anne Hidalgo, ont signé un appel à relancer l'unique fabricant français de papier recyclé, a annoncé mercredi la Métropole de Rouen où se trouve l'usine.
"Ce fleuron de l'économie circulaire risque de fermer en juin prochain, si les pouvoirs publics n'agissent pas massivement et urgemment pour que son propriétaire finlandais, UPM, qui souhaite s'en débarrasser, accepte les offres de reprises - car il y en a !", écrivent les élus dans un courrier adressé au président de la République et envoyé à la presse.
UPM avait annoncé en juillet 2020 la fermeture de ce site presque centenaire baptisé Chapelle-Darblay et les 228 salariés avaient été licenciés. 800 emplois indirects étaient également concernés selon les élus.
Un accord avait toutefois été conclu pour préserver l'outil industriel (site, maintenance et machines) jusqu'en juin 2021, selon la CGT.
Le site ne compte ainsi plus que cinq salariés, selon le syndicat.
"Il y a deux repreneurs privés sur les rangs, le groupe VPK et le groupe thaïlandais Asia Pulp paper. Le prix de vente de l'usine a été fixé à 10 millions d'euros hors foncier", a précisé à l'AFP une source proche du conseil régional de Normandie.
Selon les élus "les projets de reprise industrielle seront soumis dans les prochaines semaines" à UPM.
Outre les maires de Paris et du Havre, ont également signé ce courrier ceux de Nantes, Rennes, Saint-Etienne, Villeurbanne, Clermont-Ferrand, Nancy, Blois, Saint-Denis, Angoulême notamment.
"L'usine dispose d'une puissance de recyclage de 480.000 tonnes par an, soit le résultat du tri de 24 millions d'habitants -un tiers de la France. Elle rayonne dans un périmètre de 400 km", précisent les élus parmi lesquels figurent aussi des parlementaires.
Fermer définitivement le site "pousserait de très nombreuses collectivités à enfouir ou brûler le papier déchet au lieu de le recycler, ou bien à l'envoyer en Belgique ou en Allemagne ! Cela aurait des conséquences dramatiques en termes d'impact carbone et contribuerait à augmenter la fiscalité locale sur les ordures ménagères dans de nombreux territoires", ajoutent-ils.
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