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  • Au procès des policiers de la BAC, "l'assurance" et "l'habillage" (fr)
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  • "L'assurance", du racket de dealers ou une "mise en scène" pour obtenir des informations ? Au procès des policiers de la brigade anti-criminalité (BAC)du XVIIIe arrondissement de Paris, le tribunal s'est glissé mercredi à l'intérieur de leurs véhicules, placés sur écoute pendant quatre mois en 2019.

    Le bruit d'un moteur. Une radio de police. Une fenêtre qui se baisse. "Ça travaille ce soir ?" lance un policier à un dealer.

    La scène date du 16 avril 2019, dans le quartier de la Goutte d'Or à Paris. La voix légèrement éraillée qui résonne dans la salle d'audience est celle de Karim M. dit "Bylka", principal prévenu qui comparaît dans le box.

    La 16e chambre correctionnelle, qui juge six fonctionnaires pour corruption, trafic de stupéfiants et faux en écriture notamment, a décidé d'écouter, mercredi, certaines conversations enregistrées dans leurs voitures.

    Dans l'extrait sonore, Karim M. conclue: "On ne travaille jamais sans assurance sur la placette". La présidente, Isabelle Prévost-Desprez, résume: "+Si tu prends l'assurance tu continues à dealer, sinon tu es interpellé+. La question est de savoir ce qu'est l'assurance".

    Pour l'accusation, il s'agit d'une façon de monnayer une protection policière en prenant des "enveloppes" d'argent à certains dealers.

    "Je n'ai absolument pas reçu d'argent, de Rolex ou quoi que ce soit", se défend le policier. Au cours de l'enquête, un trafiquant avait affirmé à un autre fonctionnaire avoir remis 20.000 euros et deux montres de luxe à "Bylka", ajoutant que l'épisode avait été filmé - une vidéo introuvable.

    - "Pièce de théâtre" -

    Le tribunal diffuse un nouvel enregistrement, datant du 9 mai 2019. Ce jour-là, trois policiers embarquent un petit dealer surnommé "La Boule" et l'emmènent jusqu'à Aubervilliers, hors de tout cadre légal.

    "Ça me fait chier mais on va quand même te +sauter+ (t'arrêter NDLR)", lance le policier Mehmet C. "Nan, sauf s'il passe dans le camp des gagnants", enchaîne Karim M. "Sauf s'il souscrit..." commence un troisième, "...l'assurance", termine Karim M.

    La conversation se poursuit pendant plusieurs minutes, dans un climat tendu. "Si t'es un mec qui +poukave+ (qui donne des informations aux policiers, NDLR) t'es tranquille", reprend Karim M. Il l'encourage à ouvrir "un petit terrain" de deal. "Comment tu vas avoir l'autorisation ?" demande-t-il. "Je te ferai signe", murmure "La Boule" avant de descendre.

    Tout ça, "c'est du bluff", une "pièce de théâtre, entre guillemets", justifie "Bylka". Il affirme qu'il faisait croire aux dealers qu'il existait bien une protection policière afin d'obtenir des informations.

    "Chaque site de trafic qui s'est fait attraper pense que le terrain d'en face travaille avec la police", dit-il. Alors "je me sers de ce fantasme-là". Une "plaisanterie idiote", estime à la barre un autre policier. Un "jeu de rôles", dit le troisième.

    "Ca s'appelle de la séquestration", enfonce la procureure en s'adressant à "Bylka". "Vous dites que vous avez un voyou dans la voiture, un délinquant. Est-ce que vous n'estimez pas que vous utilisez des méthodes de voyou ?"

    - "C'est pour ça que j'employais le terme de +théâtral+..."

    - "Mais vous êtes policier ou acteur ?"

    - "Insoutenable" -

    Le tribunal écoute un autre extrait sonore, daté du 22 avril 2019: l'interpellation d'une homme Porte de La Chapelle, soupçonné de trafic de crack. Des portes qui claquent, des bris de verre, des cris: "Vous m'attaquez comme ça !", "j'ai rien fait", entend-on, alors que la voiture démarre.

    Puis la sirène retentit et le bruit sourd d'une vingtaine de coups se succèdent, les insultes pleuvent. "J'ai plein de sang sur mon t-shirt", dit l'un d'eux à la fin. "Insoutenable", résume la présidente.

    "Je reconnais les violences que j'ai commises, je les regrette profondément", déclare l'un des prévenus, Alexandre C. Il dit avoir eu "peur", décrit un contexte ce jour-là très violent - "jets de pierre, d'excréments", pare-brise "explosé" - et sa "situation personnelle dramatique" de l'époque. "J'ai dégoupillé".

    En-dehors des violences, les policiers sont aussi jugés pour avoir, ce jour-là, fait croire que l'homme interpellé avait deux galettes de crack sur lui - de la drogue en réalité confisquée la veille sur un autre.

    Pour la première fois, Alexandre C. reconnaît un "habillage". "Je me suis substitué à la justice et je le regrette amèrement aujourd'hui", assure-t-il. L'homme interpellé a été, le lendemain, condamné à 18 mois de prison ferme.

    Le procès doit s'achever jeudi soir.

    alv/tib/it

    (fr)
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