Après Jacques Santoni, chef présumé de la bande mafieuse corse dite du "Petit bar", huit membres présumés du premier cercle de cette organisation ont été mis en examen, notamment ce week-end, dans le volet financier d'une enquête instruite à Marseille, a-t-on appris dimanche de source judiciaire.
Les qualifications retenues par les deux juges de la juridiction interrégionale spécialisée dans le crime organisé (JIRS) chargés du dossier visent des faits "d'extorsions et de blanchiment en bande organisée, d'association de malfaiteurs et de non justification de ressources".
Cinq des mis en examen ont été placés en détention provisoire et trois ont été laissés en liberté sous contrôle judiciaire, a-t-on précisé de même source.
Vingt-et-une personne avaient été interpellées le 10 janvier en Corse et sur le continent dans ce dossier de blanchiment d'argent sale qui, selon des chiffres avancés par le quotidien "Le Monde" porterait sur un total de 48 millions d'investissements offshore et immobiliers.
Parmi elles, figure le chef présumé de l'organisation criminelle, Jacques Santoni. Ce quadragénaire, tétraplégique depuis un accident de moto en 2003, a été mis en examen dès jeudi pour extorsion et blanchiment en bande organisée et association de malfaiteurs" et écroué.
Parmi les nouveaux mis en examen figurent Antony Perrino, entrepreneur et ancien PDG de Corse-Matin, placé sous contrôle judiciaire, ainsi que Sonia Susini-Santoni, l'épouse de Jacques Santoni, et son frère Jean-Laurent Susini qui ont tous deux été écroués.
Le frère et la soeur sont soupçonnés d'avoir aidé le parrain du "Petit bar" à blanchir 2,3 millions d'euros grâce à un gain de 4,6 millions d'euros remporté au loto par Jean-Laurent Susini. Selon l'accusation, ce dernier aurait accepté de partager son gain avec sa soeur, faussement déclarée "cogagnante", la somme lui étant ensuite remboursée en espèce avec de l'argent sale.
Une version contestée par Me Pascal Garbarini, avocat de Jacques Santoni, selon lequel frère et soeur jouaient ensemble au loto depuis des années. "Les numéros joués correspondent à la date de naissance des enfants de Sonia", a-t-il expliqué à l'AFP arguant également qu'une "enquête minutieuse est effectuée par la Française des jeux avant de délivrer les gains".
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