La CGT d'Upsa à Agen a tiré la sonnette d'alarme mercredi après deux tentatives de suicide et un suicide en cinq mois parmi le personnel et a dénoncé "l'absence totale" de prévention des risques psycho-sociaux dans l'entreprise.
Le site pharmaceutique agenais produit les médicaments Dafalgan et Efferalgan, très demandés en période de Covid-19.
Pour Nicolas Part, délégué CGT Upsa, "cela fait 7 ans qu'il y a des alertes". "Il y a une absence totale de politique de prévention des risques psycho-sociaux", a-t-il assuré lors d'une conférence de presse.
"La médecine du travail a adressé deux courriers à la direction, l'alertant de l'aggravation de la situation, et la Carsat (Caisse d'assurance retraite et de la santé au travail) a envoyé une injonction à la direction pour prendre des mesures de prévention", en vain, selon le syndicaliste.
Dernier drame en date : mercredi matin, une salariée d'une cinquantaine d'années s'est jetée d'un escalier de 10 mètres de haut, chutant dans le hall d'accueil du site. Consciente mais grièvement blessée à l'arrivée des secours, elle a été hospitalisée en urgence absolue.
Selon différentes sources, cette salariée, ancienne élue du personnel Force Ouvrière, a laissé un courrier expliquant son geste et envoyé des SMS à des collègues et des proches.
L'entreprise s'est dite "choquée" par la tentative de suicide mercredi, selon une porte-parole.
La direction, a-t-elle dit, a mis en place une "cellule psychologique", interrompant momentanément la chaîne de production, et a annoncé son intention de "réunir les représentants du personnel pour accélérer la mise en place d'actions préventives pour mieux identifier et accompagner des salariés en situation de détresse".
Le week-end dernier, un cadre en conflit avec la direction avait également tenté de mettre fin à ses jours, à son domicile.
Ces tentatives de suicides interviennent alors que deux enquêtes, une judiciaire et une de l'Inspection du travail, sont en cours, après le suicide du secrétaire CGT du CSE, à son domicile le 19 octobre. Ce quadragénaire avait mis en cause la direction d'Upsa dans un courrier.
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