La France, qui a un rôle de médiateur dans les tensions entre Russie et Ukraine, ne croit pas à une escalade des tensions entre les deux pays après les récents mouvements de troupes russes, a déclaré vendredi son secrétaire d'Etat aux Affaires européennes.
"Je ne crois pas qu'on aura une escalade mais on est très prudent. C'est pourquoi la France et l'Allemagne essaient de pousser le président russe et le président ukrainien à reprendre les discussions", a déclaré Clément Beaune aux médias RMC et BFMTV.
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a accusé jeudi la Russie de masser des troupes à la frontière de son pays, Washington mettant en garde Moscou contre toute tentative d'"intimidation" visant l'Ukraine.
Alors que les responsables ukrainiens et américains ont fait état ces derniers jours de mouvements militaires russes à la frontière ukrainienne, près des territoires contrôlés par les séparatistes prorusses, le Kremlin a souligné que la Russie déplaçait ses troupes comme elle l'entendait, mais a affirmé que Kiev et les Occidentaux ne devaient pas "s'inquiéter" de ces mouvements.
"On n'a pas encore toute la clarté. Il y a visiblement des mouvements de troupes. On ne sait pas encore ce que cela veut dire. IL faut rester prudent parce qu'il y a parfois beaucoup de provocation, d'intimidation, notamment" de Vladimir Poutine a estimé M. Beaune.
"Parfois, à chaque fois qu'il y a un espoir de reprise des discussions, c'est accompagné je ne dirais pas d'un jeu parce que malheureusement il y a des morts chaque mois, de tensions ou de provocations", a-t-il ajouté.
La France et l'Allemagne sont parties prenantes au format de négociation dit "Normandie" avec la Russie et l'Ukraine, établi après la guerre du Donbass, ce territoire séparatiste pro-russe dont Moscou est considéré comme un soutien.
"On continue à essayer d'avoir ce cadre de discussions qui est porté par la France et l'Allemagne", a déclaré M. Beaune. "On espère que les discussions pourront reprendre dans les prochaines semaines".
Après une trêve record durant la deuxième moitié de 2020, la guerre dans l'est de l'Ukraine a vu depuis janvier une multiplication des heurts. Les deux camps s'imputent la responsabilité de l'escalade.
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