Les installations présentant des risques industriels majeurs en France, comme la poudrerie de Bergerac où une explosion mercredi a fait plusieurs blessés, doivent respecter des exigences en matière de sûreté, encore renforcées par la directive Seveso 3, entrée en vigueur en 2015.
Les sites Seveso sont classés selon deux niveaux de risque, seuil haut et seuil bas, en fonction de la quantité de matières dangereuses présentes.
Selon les données du ministère de la Transition écologique et solidaire datant de 2021, la France comptait 1.302 sites classés Seveso, dont 691 en seuil haut et 611 en seuil bas.
La région Auvergne-Rhône-Alpes concentre le plus grand nombre d'établissements classés seuil haut (108).
L'explosion dans la poudrerie de Bergerac, dont l'origine est encore indéterminée, a eu lieu dans un bâtiment de l'entreprise Manuco (Groupe Eurenco), qui produit de la nitrocellulose pour munitions sur un site classé Seveso seuil haut pour le risque incendie et toxique.
Le recensement des établissements Seveso s'effectue tous les quatre ans.
La directive européenne Seveso 3, entrée en vigueur en France en juin 2015, est la dernière version d'une législation adoptée en 1982, à la suite d'un rejet accidentel de dioxine en 1976 dans la commune italienne de Seveso.
La première directive a été par la suite renforcée en 1996 (Seveso 2), puis en 2012 (Seveso 3).
La directive Seveso 3 comporte de nouvelles obligations pour les sites industriels, dont la notification sur internet d'un certain nombre de données: nature des substances stockées et des risques associés, coordonnées des personnes en charge des plans d'urgence, comportements à adopter en cas d'urgence, date de la dernière inspection et lieu où en consulter le compte-rendu.
L'objectif est de prévenir des accidents majeurs (explosion, incendie, fuite de substances toxiques dans l'air ou dans l'eau..) ou d'en réduire les conséquences, dans les sites présentant les plus grands potentiels d'accident en cas de dysfonctionnement, compte tenu des substances chimiques qui y sont présentes.
La législation vise aussi à l'information du public, les données étant publiques.
La France a aussi adopté en juillet 2003 la loi "Risques", à la suite de l'accident sur le site AZF de Toulouse, qui avait fait 31 morts le 21 septembre 2001.
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