Les autorités françaises ont décidé d'intensifier la lutte contre le trafic de biens culturels dans la région Provence-Alpes-Côte-d'Azur (Sud-Est), l'une des principales plaques tournantes du pays pour ce commerce illégal.
Au cours des cinq dernières années, plus de 30.000 objets archéologiques pillés en France et à l'étranger ont été saisis dans cette région.
Jeudi, une convention de coopération pour mieux lutter contre ce trafic a été signée entre la préfecture de la région, qui représente l'Etat, et les services d'enquête judiciaire des finances (SEJF), composés d'agents des douanes et des services fiscaux.
En raison de sa situation géographique, avec ses ports sur la Méditerranée, la région est "une terre d'entrée et de circulation importante" de pillages de zones de guerre notamment --Syrie, Mali--, selon les autorités. Ce trafic de biens culturels et archéologiques peut servir au financement du terrorisme, mettent-elles en garde.
La convention permettra de consolider le travail des douaniers afin de "mieux identifier, qualifier" ou encore "manipuler" ces objets culturels, a expliqué la directrice des SEJF Nathalie Becache.
Parallèlement, le "littoral regorge de trésors à protéger", relève-t-elle.
Or, la réalisation de fouilles illicites hors de tout contrôle scientifique "nous prive parfois définitivement (...) d'un pan de notre histoire", a souligné le préfet de région Christophe Mirmand lors d'une conférence de presse.
"Ces objets (...) racontent une histoire car ils sont dans un contexte, et ce sont grâce à ces petits riens qui laissent des traces sur le sol que les archéologues peuvent comprendre le sens politique, économique d'une civilisation", a insisté Xavier Delestre, conservateur régional de l'archéologie à la Direction régionale des affaires culturelles (Drac).
Que ce soient des amateurs se prenant pour Indiana Jones ou des professionnels s'adonnant au recel et au commerce au plan international, le profil des contrevenants est très varié, a souligné M. Delestre.
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