Environ 10% des mineurs isolés étrangers ont commis des actes de délinquance, en hausse "tant dans leur fréquence que dans leur violence", met en évidence un rapport parlementaire présenté mercredi, qui offre un état des lieux inédit de cette problématique suscitant de vives polémiques.
La mission d'information menée par les députés Jean-François Eliaou (LREM) et Antoine Savignat (LR) sur "les problématiques de sécurité associées à la présence sur le territoire de mineurs non accompagnés" (MNA), a permis de "dresser le profile +type+ des MNA délinquants".
"Les données chiffrées collectées par la mission d'information permettent d'objectiver une tendance à la hausse des actes de délinquance, tant dans leur fréquence que dans leur violence", écrivent les auteurs.
Avec 2.000 à 3.000 cas recensés par le ministère de la Justice, "les MNA délinquants représentent à peu près 10 % de l'ensemble des MNA et se singularisent par un refus de toute prise en charge".
"Le portrait type, c'est un Maghrébin, 16, 17 ans, en rupture totale avec son pays et sa famille, fracassé par son parcours migratoire, polytoxicomane, qui est dans une délinquance de subsistance, qui vole au sein d'une bande pas très bien organisée", résume pour l'AFP le député de l'Hérault Jean-François Eliaou.
Ils commettent surtout des vols de rue, dans les transports en commun, parfois avec violences, ou des vols par effraction, en premier lieu dans les pharmacies.
Ces infractions nourrissent "un sentiment d'impuissance de la part des forces de l'ordre et des magistrats, démunis face à cette forme de délinquance" et sur les réponses à y apporter, soulignent les rapporteurs.
"Pour ne pas manquer sa cible, la réponse aux faits de délinquance (...) ne doit pas être exclusivement répressive", jugent les auteurs, appelant à "repenser les dispositifs de prise en charge".
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