Les Etats membres de l'Union européenne ont condamné lundi l'arrestation de l'opposant russe Alexeï Navalny et demandé sa libération "immédiate" dans une déclaration publiée au nom des Vingt-Sept par le chef de la diplomatie Josep Borrell.
Plusieurs d'entre-eux ont par ailleurs demandé l'adoption de nouvelles sanctions contre la Russie si les appel à le libérer restent lettre morte.
"Si Navalny n'est pas libéré, nous devons envisager l'imposition de mesures restrictives en réponse à cet acte", a plaidé le chef de la diplomatie de la Lettonie Edgars Rinkevics. Sa demande est soutenue par l'Estonie et la Lituanie.
"Les discussions vont bon train entre les Etats membres", a confirmé le porte-parole de de Josep Borrell. Il a rappelé que l'adoption de nouvelles sanctions nécessitait l'unanimité des Etats membres de l'UE.
Le sujet devrait être inscrit à l'ordre du jour de la réunion des ministres des Affaires étrangères de l'UE prévue le 25 janvier.
"La politisation du système judiciaire est inacceptable et les droits de M. Navalny doivent être respectés", ont dénoncé les 27 dans leur déclaration commune.
"Nous demandons également aux autorités russes de libérer immédiatement tous les journalistes et les citoyens qui ont été détenus en raison de leurs reportages et de leur soutien à M. Navalny à son retour", ont-ils ajouté.
"Cette détention confirme une tendance négative persistante consistant à réduire l'espace de l'opposition, la société civile et les voix indépendantes dans la Fédération de Russie. L'UE suivra de près l'évolution de la situation dans ce domaine et continuera à en tenir compte dans l'élaboration de sa politique à l'égard de la Russie", ont-ils averti.
Les dirigeants européens ont sanctionné en octobre plusieurs hauts responsables russes pour l'empoisonnement de l'opposant afin de manifester clairement leur volonté de faire respecter le droit international.
L'arrestation d'Alexeï Navalny, 44 ans, a été condamnée dès dimanche par le président du Conseil européen, Charles Michel, par celui du président du Parlement européen David Sassoli et par Josep Borrell.
"L'arrestation d'Alexeï Navalny à Moscou est une offense faite à la communauté internationale, à l'Europe qui a contribué à lui sauver la vie", a notamment dénoncé M. Sassoli.
La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen et le secrétaire général de l'Otan Jens Stoltenberg se sont joints lundi aux appels internationaux pour la libération immédiate de l'opposant.
Navalny accuse le président Vladimir Poutine d'avoir ordonné son assassinat en août au moyen d'une substance neurotoxique militaire de type Novitchok, ce que Moscou nie.
Soigné en Allemagne, Navalny est rentré dimanche à Moscou après cinq mois de convalescence et a été interpelé dès son arrivée.
Il est recherché depuis fin décembre par le FSIN, le service pénitentiaire russe, qui lui reproche d'avoir violé en se trouvant en Allemagne les conditions d'une peine avec sursis prononcée en 2014.
Invité a s'exprimer en visio-conférence devant le Parlement européen en novembre, Alexeï Navalny avait appelé les Européens à frapper au portefeuille les oligarques proches du président Vladimir Poutine pour être crédibles dans leurs sanctions.
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