Les "Occupants de l'Odéon" à Paris, cette cinquantaine d'acteurs de la culture qui occupe le théâtre depuis 24h, ont déclaré "vouloir rester jusqu'à ce qu'une réunion avec (le premier ministre)Castex soit organisée", alors qu'une centaine de personnes se sont rassemblées vendredi après-midi pour les soutenir.
"On est peu", constate Claude Giordano en englobant d'un regard les manifestants venus réclamer comme les occupants une réouverture des lieux culturels, et des aides financières. "Mais pour un rendez-vous donné le matin même, il y a quand même une mobilisation", relativise ce peintre corporel.
Vivant actuellement du RSA, le sexagénaire, veste de motard et bonnet gris, note toutefois "l'absence de tête d'affiche d'artistes connus ou de politiques".
Des occupants observent la scène de la terrasse ouverte du dernier étage, pendant qu'au 1er, les 5 fenêtres grand ouvertes du bâtiment laissent apparaître ceux qui veulent prendre la parole.
Au micro qui vient d'être installé, un responsable de la CGT spectacle déclare : "Quand on est gentil, on n'obtient rien". Il donne le ton : "On est là pour gagner. Tant que les ministres ne voudront pas discuter, on restera, pacifiquement, jusqu'au bout". Il est rejoint par le député LFI Eric Coquerel pour qui "il n'y a pas de société sans culture !"
"Nous exigeons dans les plus brefs délais une réunion du conseil national des professionnels du spectacle avec le Premier ministre", résume une syndicaliste.
"Il ne se passe rien depuis des mois", explique sur le parvis Benoît Roulet, un joueur de hautbois de 49 ans, emmitouflé dans une parka bleue. "Il faut ce type d'action en dehors des manifestations pour changer les choses, et avec un peu de chance, celle-ci va fonctionner", lance le presque-cinquantenaire dont les spectacles sont "reportés voire annulés sans la moindre indemnisation".
Le directeur du théâtre, Stéphane Braunschweig, se trouve au 3e étage du bâtiment. Il confie à l'AFP que "l'occupation se passe bien pour le moment. Nous pouvons continuer nos répétitions, nous avons des interlocuteurs identifiés avec qui parler". Le responsable qui a "déjà connu une occupation en 2016 qui a duré 4 jours", ajoute : "Je n'irai pas jusqu'à dire que je soutiens cette action, mais je comprends l'inquiétude du monde de la culture. Maintenant, ça se passe entre eux et le gouvernement".
A l'intérieur, Karine Huet, secrétaire générale adjointe du SNAM-CGT, déplore "l'absence de réaction du gouvernement qui joue la montre". Confiante, elle souffle : "Demain à 14h, nous serons plus nombreux".
Les manifestants réclament une réouverture des lieux culturels, un plan d'aide massif de la culture, et la prolongation de l'année blanche accordée aux intermittents d'une année supplémentaire.
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