Sous le mot-dièse #Metoogay, des milliers d'homosexuels en France ont commencé à témoigner sur Twitter des violences sexuelles qu'ils ont subies, dans la lignée des mouvements #Metoo et #Metooinceste, lançant leur propre débat sur le consentement.
Apparu jeudi dans la soirée, #Metoogay comptait vendredi matin parmi les tendances France sur le réseau social.
Parmi les témoignages: "J'avais 20 ans, lui plus de 30, il m'a invité chez lui après avoir donné une master class dans mon cours de théâtre. J'étais tétanisé. Il a dit +qui ne dit mot consent+. J'ai pleuré tout au long du rapport et il m'a dit +J'avais pas vu. Tu as aimé quand même?+".
"Car le tabou doit sauter et reconnaître les violences sexuelles en général, et au sein d'une communauté en particulier, est indispensable. J'étais jeune, à l'étranger. Il était puissant, influent. Il m'a drogué. Je n'étais pas consentant", twitte le chercheur spécialiste de l'Asie Antoine Bondaz.
Le mot-dièse #Metoogay a été également partagé après qu'un élu communiste au Conseil de Paris Maxime, Cochard, et son conjoint ont été accusés de viol et d'agression sexuelle, ce qu'ils nient. Le Parti communiste leur a demandé de se mettre en retrait de leurs responsabilités au sein du PCF.
Un jeune homme a affirmé sur Twitter avoir été violé par eux à l'âge de 18 ans alors qu'il était dans une "situation particulièrement vulnérable".
Vendredi matin, Marlène Schiappa, ministre déléguée à la Citoyenneté, a assuré de son "plein soutien" les victimes de violences sexuelles.
De même, pour SOS Homophobie, "le mouvement #Metoogay marque une nécessaire libération de la parole de victimes de violences sexuelles".
Ces témoignages surviennent quelques jours après le mouvement #Metooinceste, qui a vu des milliers de personnes raconter les violences sexuelles subies au sein du cercle familial dans l'enfance ou l'adolescence. Cette parole s'est libérée après la parution d'un livre de Camille Kouchner, fille de l'ancien chef de la diplomatie Bernard Kouchner, accusant d'inceste son beau-père Olivier Duhamel, politologue réputé et figure de l'élite parisienne.
Depuis 2017 et une première libération massive de la parole des femmes autour du mot-dièse #MeToo, les témoignages brisant le tabou des violences sexuelles se multiplient et se structurent, portés par des personnalités publiques ou des secteurs de la société comme le sport, la restauration, ou le monde de la culture.
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